Aux CHU de Düsseldorf et Essen, succès des grévistes19/09/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/09/2616.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Aux CHU de Düsseldorf et Essen, succès des grévistes

Après une grève illimitée qui a duré tout l’été, avec quelques interruptions pendant les négociations, les grévistes des centres hospitalo-universitaires de Düsseldorf et Essen (Rhénanie du Nord - Westphalie) ont enfin obtenu un certain nombre de concessions.

Cette grève a plusieurs traits vraiment positifs. Il s’agit d’une grève offensive : la principale revendication, ce sont des embauches. Ce que tout un chacun subissait, le manque de personnel, le stress, les changements d’horaire au pied levé, l’impression de ne pouvoir faire correctement son travail, les nuits où une infirmière se retrouve seule dans un service, tout cela est soudainement devenu insupportable. La souffrance s’est transformée en colère, détermination et réponse collective. Après le démarrage de la grève, chacun a vu qu’il ne serait pas facile d’obtenir quelque chose, mais les grévistes ont tenu bon, même lorsqu’à la fin ils n’étaient qu’un peu plus de 200 sur chaque CHU (en plus des personnes réquisitionnées, obligées de travailler), par rapport à 300-350 dans les premières semaines.

La détermination des grévistes est impressionnante : ni les calomnies de la direction, ni ses menaces, pressions, tentatives de pourrissement n’ont abouti. Les grévistes ont ainsi totalisé 34 jours de grève à Essen, 44 à Düsseldorf.

Autre caractéristique essentielle, les grévistes ont fait grève toutes catégories confondues (à Düsseldorf, y compris les salariés des sous-traitants) : personnels soignant, du nettoyage, administratif, ouvrier, de la sécurité, la crèche, etc., tous réunis.

Finalement les grévistes ont obtenu, pour chacun des deux CHU, 180 postes supplémentaires d’ici octobre 2019, dont quarante postes pour les non-soignants. Ces quarante emplois sont importants, car jusqu’au bout les directions des deux CHU et le gouvernement acceptaient de parler des difficultés des soignants, mais refusaient de considérer le cas des autres. Seule la détermination des grévistes leur a permis de l’emporter là-dessus. Ils ont en effet dit explicitement, plusieurs fois, qu’aucun accord ne serait signé, aussi bon soit-il pour les soignants, en l’absence de mesures pour les non-soignants.

Pour les soignants, désormais le minimum est de deux infirmières formées par équipe de nuit : une infirmière ne devra plus se démener seule dans un service. Cela soulagera un peu leur quotidien.

Ce qui a joué en faveur des grévistes, en plus de leur détermination, avec nombre d’actions menées à l’intérieur et vers l’extérieur, est la solidarité importante qu’ils ont suscitée. En ont témoigné les salariés d’entreprises voisines venus apporter leur soutien, les passants, des salariés d’autres hôpitaux et même des patients du CHU ainsi que leurs familles, qui leur demandaient de tenir bon ! Les grévistes peuvent être fiers de la manière dont ils et elles ont mené leur mouvement.

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