Toyota-Onnaing : ils ne manquent pas d’air… ni d’argent !12/09/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/09/2615.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Toyota-Onnaing : ils ne manquent pas d’air… ni d’argent !

Dans le Nord, la presse régionale s’est fait complaisamment l’écho des supposées difficultés de recrutement dans l’industrie, dans l’automobile et chez Toyota notamment.

Des organismes de formation professionnelle sont même appelés au secours du numéro 1 de l’automobile (19 milliards d’euros de bénéfices l’an dernier) pour proposer aux chômeurs une nouvelle formation gratuite, financée par le conseil régional, pour devenir opérateur de production chez Toyota !

Les chômeurs doivent ainsi supporter des diaporamas pour les « sensibiliser » aux « difficultés de recrutement et de fidélisation du personnel » que rencontreraient Toyota et d’autres constructeurs automobiles !

Les constructeurs automobiles ne recrutent quasiment plus de personnel directement en contrat à durée indéterminée. Avant de pouvoir obtenir un CDI, à part pour quelques emplois très qualifiés, c’est un vrai parcours du combattant qui dure des années en intérim et en contrat à durée déterminée.

Sont largement connues aussi les conditions de travail abrutissantes, notamment chez Toyota, qui font qu’on peut se démolir les tendons, les articulations, le dos… en quelques semaines de travail seulement.

Dans les autres entreprises c’est la même chose. Il faut tout le cynisme d’un Carlos Tavares, PDG de PSA, pour exiger des salariés de l’usine PSA de Valenciennes de pratiquement doubler la production, quasiment sans embauche ni moyen supplémentaire. Le lendemain de sa visite dans cette usine de boîtes de vitesses, un intérimaire de 21 ans était écrasé par une charge tombée d’un chariot élévateur pas adapté ; blessé gravement, il est toujours en soins intensifs à l’hôpital.

Et puis, partout les salaires sont très insuffisants pour vivre correctement. Malgré les milliards engrangés par les actionnaires de Renault, PSA et Toyota, chaque direction d’usine tire les salaires vers le bas, en diminuant ou supprimant des primes, en ne payant plus des heures supplémentaires et des majorations sous couvert d’accords de modulation du temps de travail.

Alors, Toyota et les autres constructeurs automobiles peuvent se plaindre, mais ils sont en train de préparer les futures révoltes.

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