CHRU – Nancy : non aux suppressions de postes12/09/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/09/2615.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CHRU – Nancy : non aux suppressions de postes

Mardi 11 septembre, 400 agents des hôpitaux de Brabois à Nancy se sont rassemblés à l’appel des syndicats CFDT, CGT, FO et CFTC. La veille, les agents de l’Hôpital central avaient, eux, manifesté à 200. Tous protestent contre le plan de suppressions de postes et le refus du gouvernement de financer le centre hospitalier (CHRU).

Il n’y avait pas eu de rassemblement de cette ampleur depuis 2008. Ces dernières années de nombreuses restructurations ont eu lieu sans que les réactions dépassent les services directement concernés. Cette fois c’est l’annonce de nouvelles suppressions de postes et surtout les menaces qui planent sur l’avenir du CHRU lui-même qui ont provoqué cette mobilisation. Ont compté également le fait que tous les syndicats appelaient au même moment et la détermination avec laquelle s’est investie la CFDT, le syndicat majoritaire. De nombreux services étaient représentés, ce qui montre que tout le monde se sent concerné, y compris les cadres, dont certains ont dit autour d’eux qu’il fallait aller au rassemblement.

En juillet, le Copermo, le « Comité interministériel pour la performance et la modernisation des soins », l’organisme gouvernemental qui est chargé d’autoriser le versement de crédits aux hôpitaux, a en effet déclaré que le CHRU de Nancy est « en quasi-faillite ». Cela pour refuser l’enveloppe de 380 millions d’euros qui devait être accordée au début de l’été pour financer le regroupement de tous les services sur le site de Brabois. Le gouvernement exige que le CHRU fasse plus d’économies, donc qu’il supprime encore plus de postes car, pour les gestionnaires qui dirigent le système hospitalier, c’est là la principale variable d’ajustement des plans d’économies.

Entre 2015 et 2017, le CHRU a déjà supprimé 400 postes, et la direction se proposait d’en supprimer 400 autres d’ici à 2021, mais cela ne suffirait pas ! Le conseil de surveillance lui-même a protesté contre ces nouvelles exigences.

Depuis une dizaine d’années, le CHRU accumule les déficits, tout comme de nombreux hôpitaux publics, et sa dette augmente d’année en année, ce qui fait l’affaire des banques, qui s’enrichissent ainsi aux dépens du système de santé.

Avec la « tarification à l’activité », la T2A, instaurée à partir de 2004, les hôpitaux n’ont plus un budget attribué par l’État mais doivent se financer par leur activité. Ainsi, ces services publics qui accueillent tous les malades devraient d’abord être rentables ! De plus, les tarifs de remboursement fixés par le ministère de la Santé étant en baisse, le CHRU ne se sort pas des déficits malgré les plans d’économies successifs.

Pour ses conditions de travail et dans l’intérêt des patients, le personnel s’oppose à cette politique qui détruit l’hôpital.

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