Massacre des Rohingya : hypocrisie des grandes puissances29/08/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/08/2613.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Massacre des Rohingya : hypocrisie des grandes puissances

Samedi 25 août, un an après leur exode massif de Birmanie pour fuir les persécutions et les massacres de l’armée, des milliers de Rohingya, réfugiés dans les camps situés au Bangladesh, ont manifesté.

Il y a un an en effet, l’armée birmane lançait une offensive de grande ampleur contre les populations rohingya concentrées dans l’ouest du pays. Comptant plus d’un million de membres, cette minorité de confession musulmane dans un pays dominé par les courants bouddhistes intégristes, et de longue date victime des exactions du pouvoir, a été déchue de la nationalité birmane depuis 1982 et n’a accès ni aux emplois, ni aux écoles, ni aux soins.

Le 25 août 2017, l’armée birmane s’est déchaînée contre les populations civiles : villages incendiés, femmes violées, assassinats de sang-froid devant les proches.La population rohingya a été réduite à fuir massivement. Aujourd’hui 700 000 de ses membres grossissent les camps de fortune du district de Cox’s Bazar, au Bangladesh.

Dans un rapport rendu public le 27 août, une commission d’enquête de l’ONU accuse aujourd’hui « les hauts gradés de l’armée [birmane], y compris le chef d’état-major, le général Min Aung Hlaing », et demande à ce qu’ils soient « poursuivis pour génocide ». Le rapport critique également la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi – qui, il faut le rappeler, a reçu le prix Nobel de la paix en 1991 – pour n’avoir pas « utilisé sa position de facto de chef du gouvernement, ni son autorité morale pour contrer ou empêcher le déroulement des événements […] ».

La population rohingya réclame justice, mais elle ne pourra guère l’obtenir de l’ONU. Cette institution internationale représente les grandes puissances qui font mine aujourd’hui de condamner le pouvoir birman, mais l’ont surtout soutenu pour protéger les intérêts de leurs trusts qui exploitent le sous-sol birman, tel le trust français Total.

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