Leur société

Écoles : classes à douze d’un côté, à trente de l’autre !

Le ministère de l’Éducation nationale va étendre la mesure des classes à douze élèves aux CP (cours préparatoires) des établissements classés en REP (Réseau d’éducation prioritaire), alors que ce programme ne concernait que ceux classés en REP+ l’an passé. Parallèlement, les CE1 (cours élémentaire 1) des écoles REP+ vont également bénéficier de ce nouveau dispositif.

Sans surprise, les professeurs plébiscitent la baisse des effectifs dans les classes, mesure qu’ils réclament depuis des décennies. Mais cette amélioration réelle s’est faite au détriment des autres classes. En effet, le ministère n’a créé aucun poste supplémentaire et la baisse des effectifs dans certains CP s’accompagne mathématiquement d’une hausse dans les autres classes, voire par des suppressions de postes d’enseignants en maternelle et en primaire. Ainsi, dans de nombreuses communes rurales, comme en banlieue, des classes ont fermé, surchargeant les classes restantes.

Le dispositif « plus de maîtres que de classes », qui permettait dans nombre d’écoles de monter des projets, a été supprimé. Pire, il n’y a plus de remplaçants en nombre suffisant et les enseignants malades ne sont plus remplacés, le nombre de jours de classe sans professeur menace ainsi d’exploser à la rentrée.

Saupoudrer quelques moyens dans un nombre réduit d’écoles ne permet en aucun cas de résoudre les problèmes d’apprentissage. Pour les élèves les plus fragiles, passer d’une classe à effectif réduit à une classe à trente l’année suivante ne peut donc pas empêcher le décrochage. Sans une création massive de postes d’enseignants, de psychologues, ces classes à douze reviennent à déshabiller Paul pour habiller Jacques.

Partager