CHRU – Lille : l’été, tout est pire29/08/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/08/2613.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CHRU – Lille : l’été, tout est pire

Le manque de personnel a été criant cet été au CHRU de Lille, comme dans beaucoup d’hôpitaux. Déjà dans le courant de l’année, ceux qui sont en arrêt maladie ou en congés longue durée ne sont qu’exceptionnellement remplacés. Alors l’été c’est pire parce qu’il n’y a aucun remplacement. Résultat : des équipes considérablement réduites, une surcharge de travail, des services saturés et surtout le personnel épuisé et cela dans tous les secteurs.

Dans certains services, comme en Ophtalmologie, il y a eu plusieurs accidents du travail liés aux charges lourdes. Certains jours de juillet et août, des agents d’accueil se sont retrouvés parfois seuls pour gérer 300 appels, ou à deux pour gérer 400 facturations. La cadence des consultations en maternité ou en pédiatrie est infernale. Dans les services de soins, les membres du personnel n’ont parfois même plus le temps de déjeuner ou d’aller aux toilettes.

Des agents ont été appelés pendant leur repos pour venir pallier le manque d’effectifs. En juillet, malgré l’opposition d’une partie du personnel, en particulier les plus anciens, la direction a instauré 12 heures de travail par jour au service réanimation enfant parce qu’il n’y a pas assez de membres dans l’équipe. Dans le secteur Cardio, dix lits ont été supprimés faute de personnel, après que l’ensemble des agents de jour ont refusé de céder au chantage de la direction qui leur demandait de faire des nuits supplémentaires.

La direction fait aussi des économies sur tout le matériel. Des sacs plastiques trop fins qui se déchirent au secteur Logistique, du linge propre et des draps qui n’arrivent pas en Chirurgie enfants, des ascenseurs bloqués qui ne sont pas réparés avant plusieurs jours. Devant le manque de matériel ou sa vétusté, le personnel doit faire avec, toujours plus vite et en étant toujours moins nombreux.

Dans des services, les chariots datant de plusieurs années ne roulent plus correctement, alors certains viennent tôt le matin avec leurs propres outils pour les réparer avant de commencer la journée de travail.

Et cet été, en pleine canicule, même dans le Nord, le personnel était encore plus à bout que le reste de l’année parce que l’air conditionné n’est pas du tout installé, sauf dans quelques blocs opératoires. Le pire, c’était pour le personnel à la plonge dans les services de cuisine qui transpirait les mains dans l’eau.

Et la ministre de la Santé ose dire qu’il y a 30 % de dépenses inutiles dans les hôpitaux !

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