Toyota-Onnaing –Nord : la direction nous mène en bateau22/08/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/08/P9_Dents_patron_courbe_profit_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C35%2C375%2C246_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Toyota-Onnaing –Nord : la direction nous mène en bateau

Début août, le groupe Toyota a annoncé un bénéfice de 5,27 milliards d’euros… pour trois mois, d’avril à juin 2018 !

Illustration - la direction nous mène en bateau

Cela fait suite aux bénéfices record de l’année fiscale 2017-2018 (avril à mars) de 19,1 milliards d’euros. Pour près de 9 millions de véhicules produits en un an dans le groupe, cela fait un bénéfice de 2 100 euros par véhicule.

En plus des dividendes qu’ils vont recevoir, les actionnaires ont aussi décidé de faire racheter des actions par le groupe, et ainsi de se partager 2,3 milliards d’euros supplémentaires.

Pour les ouvriers de l’usine d’Onnaing, le calcul est simple. On est 4 000 au total, CDI, intérimaires ou sous-traitants. On a produit 235 000 voitures en un an, et si on prend pour cette moyenne de 2 100 euros de bénéfice par véhicule, chacun d’entre nous produit 550 euros de bénéfice pour un salaire net journalier de 80 à 100 euros. Autour de six fois plus de profit que de salaire !

Alors, quand la direction a annoncé que l’usine était en déficit de 408 millions d’euros, six fois la valeur de l’usine, et que la prime de participation pour les salariés serait égale à zéro, personne ne l’a crue.

Ces fausses pertes sont le résultat d’opérations comptables pour ne pas payer d’impôts. En achetant plus cher des pièces à des sous-traitants sous capitaux Toyota, en revendant la voiture sortie des chaînes 10 500 euros à un unique client, Toyota Europe à Bruxelles, alors que les prix en concessions vont de 16 000 à 21 000 euros, le tour de passe-passe est joué.

De l’argent, il y en a beaucoup dans les caisses de Toyota. Pour augmenter les salaires, améliorer les conditions de travail et embaucher, il n’y a que le rapport de force qui pourra compter. Car sans nous, les travailleurs, il n’y a pas de voitures, et pas de profits !

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