Routes et ponts : sécurité sacrifiée22/08/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/08/2612.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Routes et ponts : sécurité sacrifiée

Un rapport transmis au ministère des Transports il y a quelques semaines tire le signal d’alarme sur l’état des ponts et des routes en France.

Ce rapport estime que 7 % des 12 000 ponts gérés par l’État nécessitent des réparations majeures. Il n’y a aucune raison de penser que les 173 000 ponts gérés par les collectivités locales soient dans un meilleur état.

Il est en fait difficile de faire un état des lieux précis. L’organisme public censé aider les collectivités locales à faire les aménagements nécessaires a vu ses crédits réduits de 5 millions d’euros cette année et ses effectifs vont diminuer de 300 personnes d’ici 2020.

L’état des routes n’est guère plus rassurant. En 2006, pour faire des économies, l’État a transféré aux départements la charge d’entretenir 18 000 des 30 500 km de routes nationales, sans leur donner les moyens en conséquence. Quant au réseau restant à la charge de l’État, il ne cesse de se dégrader. Le taux des routes en bon état est passé de 57 % en 2007 à 47 % en 2016.

Cette dégradation générale est la conséquence du désengagement de l’État dans l’entretien des équipements utiles à la collectivité. Le diagnostic d’un pont coûte à lui seul 10 000 euros, une somme que bien des petites municipalités peuvent difficilement débourser. Moins de 400 millions sont dépensés chaque année pour l’entretien des ponts, alors que des experts estiment le budget nécessaire à 2,5 milliards d’euros, soit six fois plus.

La ministre des Transports, Élisabeth Borne, se félicite d’une augmentation de 100 millions d’euros du budget dédié à l’entretien du réseau routier, soit 800 millions en 2019. Mais le rapport estime à 1,3 milliard d’euros la somme minimale nécessaire pour stopper sa dégradation. On est loin du compte.

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