Guerres commerciales, protectionnisme… : le monde capitaliste s’enfonce dans la crise15/08/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/08/Une_Titanic_Lupo_FINALISE.jpg.420x236_q85_box-0%2C35%2C375%2C246_crop_detail.jpg

Editorial

Guerres commerciales, protectionnisme… : le monde capitaliste s’enfonce dans la crise

Illustration - le monde capitaliste s’enfonce dans la crise

En plein milieu du mois d’août, va-t-on connaître une nouvelle crise financière ? À la fin de la semaine dernière, les bourses mondiales ont connu un nouveau soubresaut provoqué par l’aggravation de la situation économique de la Turquie, qui a vu sa monnaie plonger de près de 20 % en une seule journée.

À l’origine de cette crise, il y a l’épreuve de force engagée par Trump avec le président turc Erdogan. Avec la brutalité dont il est coutumier, Trump utilise les moyens de pression que lui donne la puissance de l’impérialisme américain. C’est l’annonce du doublement des taxes douanières sur l’aluminium et l’acier turcs qui a accéléré la débâcle de la monnaie turque.

Quelques jours avant, c’était l’entrée en vigueur des sanctions décidées par le même Trump contre l’Iran qui entraînait la chute de la monnaie iranienne, laissant prévoir là aussi une envolée de l’inflation, une aggravation de la crise économique, du chômage et des souffrances que va subir la population du pays.

Dans ces deux pays, les mesures protectionnistes ou de boycott économique se traduisent par une situation de plus en plus dramatique pour les peuples. Mais ils ne sont pas les seuls touchés. Du fait de la crise, les gouvernements américain mais aussi européens se livrent à une guerre économique dont les conséquences sont et seront de plus en plus payées par les populations de leur propre pays. La majoration des taxes douanières entraînera l’augmentation des prix pas seulement en Iran et en Turquie. Mais, pire encore, elle entraînera un rétrécissement des marchés et une aggravation de la crise.

C’est cette situation qui crée l’incertitude et provoque régulièrement l’affolement des marchés financiers. Cette dernière secousse est-elle une simple péripétie, comme les Bourses en connaissent régulièrement, ou est-elle annonciatrice d’un effondrement majeur ? Personne ne peut le dire, tant les capitalistes ont transformé l’économie mondiale en un véritable casino planétaire de la finance livré à la merci de spéculateurs imprévisibles.

À bout de souffle, le capitalisme est bien incapable de sortir de la crise. Il engendre des inégalités de plus en plus monstrueuses. Il maintient des régions entières dans le sous-développement. D’autres sont transformées en véritables champs de ruines par les guerres menées pour les intérêts des capitalistes des grandes puissances. Des populations entières sont contraintes de prendre le chemin de l’exil pour assurer leur survie.

Ici, en France, les travailleurs ont vu leurs conditions d’existence s’aggraver au fil des attaques menées contre l’emploi, les salaires, la protection sociale par le patronat et par tous les gouvernements à son service, quelle que soit leur couleur politique. Des millions de femmes et d’hommes sont condamnés à survivre dans des situations de plus en plus précaires. L’exploitation renforcée et l’appauvrissement des classes populaires permettent à une minorité de grands bourgeois, détenteurs des capitaux et des entreprises, de s’enrichir d’une façon insolente. L’homme le plus riche de France, Bernard Arnault, a vu sa fortune augmenter en une année de 1 300 euros toutes les deux secondes, une somme que bien des travailleurs ne gagnent pas en un mois ! « Les profits aujourd’hui, et après moi le déluge ! », telle est la morale de cette minorité de privilégiés.

Tant que le grand capital contrôlera l’économie, les attaques antiouvrières se poursuivront : le patronat sera à l’offensive dans les entreprises, pour augmenter la charge de travail et supprimer des emplois ; le gouvernement, quel qu’il soit, s’inclinera devant les exigences des capitalistes et des puissances d’argent. Ceux qui prétendent que le sort des travailleurs pourrait s’améliorer dans le cadre du capitalisme mentent et propagent des illusions néfastes.

Pour défendre le droit élémentaire à un emploi et à un salaire permettant de vivre, pour ne pas être menacés de connaître la situation qui est celle aujourd’hui des masses populaires de Turquie plongées dans la tourmente de l’aggravation de la crise, les travailleurs ne pourront compter que sur leurs luttes collectives et déterminées, en étant prêts à aller jusqu’au bout, jusqu’à exproprier la classe capitaliste pour l’empêcher de conduire l’ensemble de la société à la catastrophe.

Éditorial des bulletins d’entreprise du 13 août 2018

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