Élus municipaux : l’austérité en pleine face08/08/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/08/LO2610.jpg.445x577_q85_box-0%2C9%2C200%2C269_crop_detail.jpg

Leur société

Élus municipaux : l’austérité en pleine face

Durant l’été, de nombreux maires et conseillers municipaux de petites communes ont donné leur démission, en particulier dans les zones rurales et périurbaines les plus touchées par le chômage.

Pourquoi jettent-ils l’éponge ? Comme l’un deux l’a bien résumé : « On a tous les ennuis, sans avoir les sous. » Ce n’est pas seulement du faible niveau de leurs indemnités par rapport à leurs responsabilités qu’ils se plaignent. Ce qui les pousse à bout, ce sont les moyens financiers de plus en plus chiches que leur laisse l’État pour gérer leur commune et assurer les services qu’ils voudraient pouvoir rendre à leurs administrés.

Car la politique d’austérité des gouvernements successifs, ce ne sont pas seulement des restrictions budgétaires pour les grands ministères comme la santé ou l’éducation. C’est aussi le choix de faire reposer sur les collectivités territoriales telles que les régions, les départements et donc aussi les agglomérations et les communes, un nombre croissant de missions qui auparavant relevaient de l’État... sans leur donner les sommes nécessaires pour y arriver.

Des villages ont ainsi vu baisser leur dotation globale de fonctionnement (DGF) de 50 % depuis 2014. En conséquence, bien des maires se retrouvent à devoir faire des arbitrages impossibles, par exemple entre soutenir les clubs de sport et fournir l’école en ramettes de papier pour la photocopieuse, entre employer une Atsem pour aider les instituteurs et contribuer au fonctionnement de la maison médicale, etc. Plus récemment, la suppression des emplois aidés a constitué une difficulté de plus. Et ce n’est pas la suppression à venir de la taxe professionnelle que payaient les entreprises, et qui représente encore un tiers des recettes fiscales des communes, qui va regonfler les maigres budgets des mairies.

Consacrer l’argent public aux aides au grand patronat au lieu de le mettre au service des besoins de la population a un coût social direct, et énorme. Et cela a de quoi décourager ces élus, souvent de milieu modeste, qui par leur travail de maire ou de conseiller municipal tentent, ne serait-ce qu’à leur petite échelle, de faire vivre leur commune.

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