Sida : ils laissent mourir les pauvres01/08/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/08/2609.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Sida : ils laissent mourir les pauvres

À la conférence mondiale sur le sida qui s’est ouverte lundi 23 juillet à Amsterdam, les spécialistes s’inquiètent du manque continu de moyens. Selon le Fonds mondial de lutte contre le sida, il manque 7 milliards d’euros par an pour combattre efficacement l’épidémie.

Chaque année, le sida tue près d’un million de personnes dans le monde. En 2017, avec 1,8 million de nouvelles infections, environ 37 millions de personnes étaient porteuses du virus responsable du sida, le VIH.

Si les traitements disponibles dans un pays riche comme la France permettent de vivre avec le virus et réduisent fortement le risque de contamination à condition d’avoir accès au système de santé, ce qui n’est pas toujours le cas des personnes vulnérables comme les migrants ou les prostituées, dans le reste du monde, notamment en Afrique où vivent plus de la moitié des personnes infectées, les moyens manquent cruellement, ne serait-ce que pour un dépistage efficace. À titre d’exemple, un traitement médical adapté permet de réduire le risque de transmission de la mère à l’enfant à moins de 1 % ; pourtant, l’an passé, 180 000 enfants ont encore été contaminés, dont beaucoup en Afrique subsaharienne.

Il en va de même pour d’autres maladies extrêmement meurtrières, comme le paludisme ou la tuberculose, qui a tué 1,7 million de personnes en 2017 et contre laquelle il manquerait, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 2,3 milliards de dollars de financement par an. Quant à l’hépatite C (71 millions de porteurs du virus dans le monde), on peut théoriquement en guérir en trois mois à condition, là encore, d’avoir accès au traitement. Celui-ci est moins cher depuis qu’il existe sous forme de générique mais encore faut-il que les industries pharmaceutiques y gagnent à le fabriquer…

En l’absence de moyens suffisants, il est évident que les objectifs chiffrés de l’ONU, qui prétend vouloir stopper la progression de l’épidémie de sida à l’horizon 2030, sont inatteignables.

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