Dans le monde

Israël-Palestine : Ahed Tamimi libérée

Après huit mois passés en prison pour avoir giflé un soldat israélien en patrouille dans le jardin de sa famille, la jeune palestinienne Ahed Tamimi a été libérée le 29 juillet, en même temps que sa mère incarcérée pour les mêmes faits.

Le procès d’Ahed, 16 ans au moment de son arrestation en décembre 2017, avait eu un large retentissement, tant en Cisjordanie occupée, où elle réside près de Ramallah, qu’en Israël. Pour les Palestiniens, elle symbolisait la résistance courageuse de la jeunesse palestinienne face à la colonisation et à l’occupation militaire israéliennes. Comme des milliers de Palestiniens arrêtés dans les territoires occupés, Ahed a été présentée devant un tribunal militaire qui condamne 99 % des prévenus, le plus souvent à de lourdes peines, pour de simples jets de pierre ou du « harcèlement » vis-à-vis de l’armée. Les tribunaux militaires n’hésitent pas à incarcérer des mineurs, parfois très jeunes. Selon l’organisation Defense for Children, Israël poursuit chaque année entre 500 et 700 enfants devant des tribunaux militaires et plus de 400 sont actuellement incarcérés.

En Israël, devant l’émotion provoquée par la condamnation de cette adolescente ayant seulement giflé un soldat, les partisans de la colonisation ont cherché à montrer qu’Ahed symbolisait la façon dont les parents palestiniens élèveraient leurs enfants dans la haine. Mais les jeunes Palestiniens n’ont pas besoin d’être endoctrinés pour avoir la haine ! Nés dans une prison à ciel ouvert, privés d’avenir, confrontés sans cesse aux provocations et au mépris d’une armée d’occupation, estropiés, parfois abattus, quand ils envoient des pierres contre des soldats, ils ne peuvent être poussés qu’au désespoir ou à la révolte.

Quant aux travailleurs israéliens, qui voient leurs enfants perdre deux ou trois années de leur vie à l’armée, parfois leur vie tout court et trop souvent leur intégrité morale au cours des sales épisodes d’une occupation coloniale, ils sont eux aussi victimes de la politique des gouvernements israéliens. Et ce sont ces derniers qu’ils doivent combattre, pas les Palestiniens.

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