Hôpital psychiatrique – Amiens : camping pour une table ronde25/07/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/07/P10_hopital_pinel_Amiens2_C_LO.jpg.420x236_q85_box-17%2C0%2C358%2C192_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital psychiatrique – Amiens : camping pour une table ronde

Illustration - camping pour une table ronde

Le personnel fait du camping devant l’entrée de l’hôpital Pinel à Amiens. Slogans, tentes et revendications décorent le rond-point au vu et au su de la population. Certains automobilistes n’hésitent pas à montrer leur soutien d’un coup de klaxon au personnel présent jour et nuit.

En grève depuis le 15 juin, les salariés essaient par diverses actions de se faire entendre. Ils ont créé un collectif, regroupant les membres du personnel (aides-soignantes, infirmières, médecins), des représentants syndicaux (CFDT exceptée), des représentants des familles des patients. Ils se réunissent en assemblées générales et décident des actions, comme envahir le 12 juillet dernier le bâtiment de l’ARS (Agence régionale de la Santé) et y passer deux nuits, avant d’en être délogés le 14 juillet par cinquante CRS. Ils réclament une véritable table ronde avec tous les acteurs, en préalable à toute négociation, afin de faire le tour des problèmes.

Pinel a vu, comme tous les hôpitaux psychiatriques, arriver un directeur sommé de réduire les déficits. Ainsi, une unité d’hospitalisation long séjour a été fermée ; les temps d’attente pour consultation des enfants dans les centres médico-psychologiques ont été allongés, jusqu’à six ou neuf mois ; une structure pour adolescents (CATTP) a vu son budget amputé d’un tiers ; quatre-vingts lits d’enfant ont été fermés alors que, dans le même temps, s’ouvre au sein de l’hôpital une clinique privée de quatre-vingts lits !

Toutes ces fermetures ont entraîné une suroccupation avec 25 à 26 patients dans des pavillons prévus pour 20, la création de chambres avec ouvertures dans les portes pour surveiller les patients agités. Cette promiscuité, qui s’ajoute au manque de personnel, entraîne de fait davantage d’agitation chez les patients et multiplie les mises en isolement. Le personnel, quant à lui, n’en peut plus de faire du gardiennage.

L’ARS n’a toujours pas répondu à la proposition de table ronde et essaie de monter les uns contre les autres. Mais cela ne marche pas. « Tous ensemble ou rien », telle a été la réponse. Alors, le camping à Pinel va se prolonger, avec l’espoir de faire des émules parmi les autres hôpitaux psychiatriques.

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