Travailleurs détachés : les damnés de la terre18/07/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/07/2607.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Travailleurs détachés : les damnés de la terre

Début juillet, la CGT a dénoncé l’exploitation dans des conditions révoltantes des milliers de travailleurs détachés sur les exploitations agricoles du sud-est de la France.

Venus pour la plupart du Maroc et d’Amérique latine, ces travailleurs sont employés par des agences d’intérim espagnoles. « Nous parlons de personnes humaines en captivité, qui travaillent dans des conditions dignes de l’esclavage, beaucoup travaillent onze heures par jour, elles sont renvoyées immédiatement, expulsées de France, en cas d’accident ou de maladie », dénonce un militant.

À Châteaurenard, dans les Bouches-du-Rhône, la CGT a notamment relaté la situation de travailleurs logés à six ou huit dans un mobil-home, moyennant 230 euros de loyer chacun. La principale agence, qui fournit ces travailleurs détachés, est Terra Fecundis (20 % du travail agricole intérimaire en France) qui avait déjà fait l’actualité suite à la mort d’un travailleur équatorien en 2011, et en 2014, suite à une enquête pour suspicion de fraude.

Les travailleurs sont payés au mieux 7 euros de l’heure et facturés 14 à 15 euros aux agriculteurs faisant appel aux services de Terra Fecundis. C’est un tarif qui se pratique habituellement, mais les intérimaires proposés peuvent travailler bien au-delà de la durée moyenne d’une journée de travail, pour la plus grande satisfaction des bien-nommés exploitants. Lutter contre l’exploitation de ces travailleurs détachés, c’est l’intérêt de l’ensemble des travailleurs.

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