Sanofi – Mourenx : scandale environnemental18/07/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/07/2607.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sanofi – Mourenx : scandale environnemental

Au récent scandale de la Dépakine, médicament jugé responsable de malformations et de retards de développements de milliers d’enfants, s’ajoute maintenant le scandale environnemental et sanitaire de l’usine de Sanofi de Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques, dans laquelle il est produit et dont Mediapart et France Info ont révélé les rejets de polluants hautement toxiques.

Si, devant le tollé suscité par ces révélations, le géant pharmaceutique riche à milliards a été obligé, dès le lendemain 9 juillet, de mettre à l’arrêt son usine de Mourenx, l’affaire remonte plus loin dans le temps. En septembre 2017, une visite officielle des installations a permis de découvrir que deux cheminées du site sur trois n’ont jamais fait l’objet d’aucun contrôle, alors que le suivi des rejets de composants organiques volatiles (COV) est obligatoire. Sanofi a mis plus d’un mois à obtempérer, et les résultats ont révélé des dépassements astronomiques de polluants. L’usine en émettait ainsi 7 000 fois plus qu’elle n’est autorisée à le faire. Et, dans le cas d’un seul de ces composants, le bromopropane, il s’agit de dépassements allant de 90 000 à 190 000 fois la norme. Or le bromopropane est classé par l’Organisation mondiale de la santé comme cancérogène, mutagène et susceptible d’altérer la fécondité…

Après avoir affirmé que les riverains n’étaient pas exposés à ces rejets toxiques, Sanofi a rétropédalé et arrêté en avance l’usine « pour des travaux de maintenance » d’été, sans même évoquer les menaces pesant sur la santé et le sort de la cinquantaine de salariés du site. Le soir de la manifestation des riverains et salariés du 11 juillet, le préfet des Pyrénées-Atlantiques a lui-même reconnu qu’« il apparaissait clairement que l’entreprise savait depuis un certain temps que ces rejets existaient », niant toute responsabilité de l’État, également mis en cause par l’association des riverains, l’Arsil. Les travailleurs, les habitants et les associations ne peuvent compter que sur leur propre détermination pour mettre en lumière les dangers que des trusts comme Sanofi sont prêts à leur faire courir tous les jours.

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