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Mali : candidats à servir l’impérialisme français

Les élections présidentielles auront lieu au Mali le 29 juillet. Si 23 candidats sont en lice face à l’actuel président, Ibrahim Boubacar Keïta, tous font partie du vivier d’hommes politiques sur lequel les dirigeants de l’impérialisme français savent pouvoir compter pour être les relais de sa politique.

Ibrahim Boubacar Keïta a été élu il y a cinq ans dans la foulée de l’intervention militaire française. Parallèlement aux opérations contre les groupes djihadistes qui occupaient le Nord du pays, l’impérialisme français avait alors piloté un processus de transition politique lui permettant d’en finir avec la période d’instabilité qui avait suivi le renversement du président malien en titre par un coup d’État militaire. Les élections présidentielles avaient été l’aboutissement de cette transition élaborée à Paris.

Pendant cinq ans, Ibrahim Boubacar Keïta a gouverné à l’ombre des forces françaises et de leurs supplétifs de l’ONU. Alors qu’il avait promis de mettre fin à la corruption, qui avait été l’une des causes principales de l’effondrement du régime et de son armée, il a perpétué cette tradition, au point d’être surnommé « ma famille d’abord ». L’armée malienne, qu’il devait reconstituer, s’est surtout illustrée par ses exactions, et perpétue aujourd’hui sa vieille tradition de racket contre les populations. L’insécurité règne dans tout le Mali, et ses habitants sont toujours aussi misérables.

Les concurrents du président en place promettent à leur tour d’en finir avec la corruption et l’insécurité. Mais tous ont le même profil de serviteurs de l’impérialisme français. Le principal opposant, Soumaïla Cissé, était déjà présent en 2013 où il était arrivé derrière Ibrahim Boubacar Keïta à la présidentielle. Ancien cadre de sociétés françaises, ministre dans plusieurs gouvernements maliens, familier des institutions économiques et financières d’Afrique de l’Ouest, il a le profil type de ces hommes dont l’impérialisme français a déjà pu tester la fidélité. Il en va de même de Cheick Modibo Diarra, ancien Premier ministre dans le gouvernement de transition qui précéda l’élection d’Ibrahim Boubacar Keita et par ailleurs président de Microsoft Afrique. Sept anciens ministres du président se présentent aujourd’hui contre lui.

Ces candidats, qui portent chacun une responsabilité dans la situation actuelle, se battent à nouveau pour l’accès à la mangeoire gouvernementale. Ils promettent « la paix et la prospérité », mais comptent aussi beaucoup sur le soutien des chefs religieux et sur les proximités ethniques ou régionales qui peuvent amener la population pauvre et les travailleurs immigrés en France à voter pour eux. Mais c’est à condition de mener la politique que l’impérialisme français leur dictera que ces candidats et leur clan pourront s’enrichir.

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