Géants du pétrole : ils empoisonnent l’Afrique18/07/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/07/2607.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Géants du pétrole : ils empoisonnent l’Afrique

Selon un rapport officiel des Pays-Bas, les carburants vendus en Afrique contiennent une forte quantité de produits chimiques dangereux pour la santé.

Les courtiers en pétrole ont même une expression pour cela, la « qualité africaine » : ce sont des produits pétroliers de mauvaise qualité, contenant du soufre en quantités 200 à 1 000 fois supérieures aux normes autorisées en Europe, mais aussi de manganèse ou de benzène, des substances fortement cancérigènes, ainsi que d’autres produits pétrochimiques interdits dans la majeure partie du monde.

Ce scandale avait déjà été dénoncé en septembre 2016 par une ONG suisse, Public Eye. Il est aujourd’hui confirmé par l’Inspection pour l’environnement humain et les transports des Pays-Bas, qui a enquêté sur la cargaison de quarante-quatre tankers en partance pour l’Afrique de l’Ouest. Le mélange toxique se fait dans des ports dotés de raffineries comme ceux de Rotterdam, Amsterdam ou Anvers, d’où partent une grande partie des produits pétroliers destinés à l’Afrique, ou parfois en pleine mer, par souci de discrétion.

Les grandes compagnies pétrolières comme Shell ou Total, ainsi que les sociétés européennes de courtage comme Glencore ou Trafigura qui exportent ces carburants très toxiques, empoisonnent volontairement les grandes villes africaines, parmi les plus polluées au monde, principalement à cause des particules fines issues des gaz d’échappement des véhicules. D’autant plus que ces carburants entravent le bon fonctionnement des catalyseurs et des filtres à particules. Les conséquences pour la santé sont catastrophiques. À Accra par exemple, au Ghana, les maladies respiratoires sont une des principales causes de consultations médicales et d’hospitalisations.

Plusieurs pays africains s’étaient engagés à réduire les normes de soufre autorisées dans les carburants avant juillet 2017. Mais seul le Ghana l’a réellement fait, les autres ayant cédé à la pression des géants du pétrole.

En effet, ces derniers ne sont pas prêts à abandonner les énormes profits qu’ils font en vendant ces carburants hypertoxiques.

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