Macron au Nigeria : oppression et mépris11/07/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/07/2606.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Macron au Nigeria : oppression et mépris

En visite officielle au Nigeria, Macron a défendu les intérêts de l’impérialisme français avec l’arrogance qui le caractérise.

Le Nigeria, territoire dominé par l’impérialisme anglo-américain, a de quoi aiguiser les appétits des concurrents français : en plus du pétrole, c’est le pays de loin le plus peuplé d’Afrique. Les capitalistes, et Macron avec, sont attirés par le marché que représentent les quelque 40 millions de personnes qui ont un pouvoir d’achat significatif. Une proche de Macron en salivait d’avance : « La ville de Lagos c’est plus de richesses que la Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Sénégal réunis. » Macron avait donc pour tâche d’aider les capitalistes français à grignoter des parts de ce marché, ce que les commentateurs appellent « tisser des liens avec l’Afrique anglophone ».

Sur le plan militaire, Macron a obtenu le renforcement des liens entre l’armée nigeriane et l’armée française pour combattre les terroristes de Boko Haram, basés au Nigeria mais intervenant aussi dans des pays tels que le Tchad, chasse gardée française. Accroître la présence militaire est aussi un moyen de peser sur les choix politiques et économiques du Nigeria. Dans ces conditions, Macron a fermé les yeux sur la répression du régime, comme en 2016 lorsque l’armée nigeriane a abattu 60 manifestants dans le sud-est du pays.

Macron aurait pu s’en tenir là, car c’est ce que la bourgeoisie attend de lui. Mais il n’a pu s’empêcher d’exprimer à l’égard des Africains le même mépris qu’il témoigne aux travailleurs, ici en France, déclarant : « Quand vous êtes un pays pauvre où vous laissez la démographie galopante, vous avez sept ou huit enfants par femme, vous ne sortez jamais de la pauvreté. » L’impérialisme français qu’il représente, en pillant depuis plus d’un siècle une grande partie de l’Afrique, est le premier responsable de cette pauvreté. C’est ce pillage dont Macron tente aujourd’hui d’écrire une nouvelle page.

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