États-Unis : une politique criminelle contre les migrants11/07/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/07/2606.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : une politique criminelle contre les migrants

Après avoir séparé les enfants migrants de leurs parents, Trump a été obligé de reculer face au scandale. Mais l’opération de réunification des familles s’annonce plus compliquée que prévu...

Depuis 1997, la justice n’autorise pas la mise en détention d’enfants d’immigrants en situation irrégulière au-delà de vingt jours. Trump ayant systématiquement incarcéré, dans l’attente d’un procès, les immigrants arrêtés à la frontière, il n’a rien trouvé de mieux que de séparer les enfants de leur famille et de les placer dans des centres de rétention ou des familles d’accueil. Tout cela pour plaire à son électorat le plus réactionnaire.

Le scandale a éclaté il y a quelques mois, quand les autorités fédérales ont admis avoir perdu la trace de 1 475 enfants. Devant l’ampleur du scandale, Trump a décidé le 20 juin dernier de renoncer à cette pratique. Il a alors demandé à la justice de revenir sur l’interdiction de 1997, pour permettre d’incarcérer les enfants avec les parents. La justice vient de refuser et Trump a été sommé de réunir les familles séparées.

Plus de 2 300 enfants ont été séparés de leurs parents, et dispersés dans des centres d’accueil situés aux quatre coins du pays. Certains parents ont été expulsés, d’autres ont été libérés dans l’attente d’une audience, d’autres sont encore enfermés. Cette situation ubuesque et révoltante est encore aggravée par le fait que la police aux frontières aurait détruit les numéros d’identification attribués aux familles après leur arrestation. Du coup, l’administration se trouve dans l’impossibilité de retrouver les membres d’une même famille, et le secrétaire à la Santé a été obligé d’admettre le recours à des tests ADN. Mais les services concernés sont débordés par le nombre de demandes et la possibilité que ces tests servent à un fichage inquiète les migrants.

Bien sûr, la reculade de Trump est une bonne chose, mais elle ne met absolument pas fin à la politique de « tolérance zéro », menée maintenant depuis des années, aussi bien par des gouvernements républicains que démocrates. Les familles réunies pourront en effet être expulsées, renvoyées vers des pays dont elles ont fui la misère et la violence, parfois au péril de leur vie. Trump hérisse les frontières de murs et de barbelés. À l’instar de ses collègues européens, il multiplie les mesures inhumaines et démagogiques pour tenter de refouler les victimes de leur système.

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