Leur société

Sécurité sociale : 24 milliards pris aux assurés

L’État va détourner des comptes de la Sécurité sociale une somme qui pourrait atteindre 24 milliards d’euros en 2022.

La mesure qui va permettre ce véritable vol sur le dos des salariés est passée inaperçue. En effet, en décembre dernier, lors du vote sur le budget 2018, un article de la loi de programmation des finances publiques (LPFP) a été adopté, prévoyant que les excédents dégagés par les régimes de la Sécurité sociale seront plafonnés à partir de 2019, à hauteur de 0,8 point du PIB. Le solde, c’est-à-dire tout ce qui dépassera, ira renflouer les caisses de l’État.

Depuis, le gouvernement a annoncé fièrement que le déficit de la Sécurité sociale est en passe de se résorber. Après un « trou » de 5,1 milliards en 2017, un quasi-équilibre est prévu pour 2018, et une nette amélioration encore en 2019 et au-delà.

Mais à quel prix ? Tout le monde connaît les moyens qui ont été employés : réductions des prestations, économies au dépens des hôpitaux, déremboursement de médicaments, diminution des retraites, augmentation des « restes à charge », etc. Sans oublier la réforme des retraites encore à venir, qui devrait permettre de dégager encore des milliards. La Cour des comptes dans un rapport a voulu donner un ordre de grandeur aux sommes qui seraient soustraites à la Sécurité sociale et qu’elle ne pourrait plus utiliser dans le futur, les estimant donc à 24 milliards d’ici quatre ans. Le rapport parle de résultat « conséquent ».

Selon le président de la Cour des comptes, Didier Migaud : « Les mouvements entre le budget de l’État et celui de la Sécurité sociale sont constants et ne sont pas toujours d’une grande clarté. »

Pourtant voler l’argent des salariés, s’en prendre à la protection sociale dans le domaine de la santé et des retraites, diminuer l’accès aux soins pour les plus démunis, afin que l’État puisse donner des milliards aux plus riches, n’est-ce pas d’une très grande clarté ?

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