Dans les entreprises

Psychiatrie hospitalière – Paris : non au vol de jours de repos

La direction du futur GHU (groupement hospitalier universitaire) dédié à la santé mentale, sous prétexte d’harmonisation entre les trois établissements publics parisiens, Sainte-Anne, Perray-Vaucluse et Maison-Blanche, veut réduire le temps de travail journalier en fait aux dépens des agents.

Aujourd’hui, cet horaire est généralement de 7 h 36, mais la direction voudrait imposer 7 h 30 pour les titulaires et 7 h pour les contractuels, de façon que les titulaires perdent trois RTT et les contractuels n’en aient plus aucune. Et dans sa volonté de faire venir au travail plus souvent, elle cible aussi d’autres jours de repos ou de congé.

L’objectif de la direction est ainsi de faire des économies sur les emplois. Or actuellement à Sainte-Anne, 80 postes ne sont pas pourvus. Le personnel dénonce déjà des conditions de travail et de soins dégradées, et sans personnel en plus, ce sera de pire en pire.

Dans les services de soins, il faut déjà déborder l’horaire pour transmettre les informations sur les patients à l’équipe suivante. Dans les bureaux ou les ateliers, il devient impossible de tenir les délais prévus.

Pour enrober son attaque, la direction a fixé un calendrier de prétendues négociations avec les syndicats commencées le15 juin et arrêtées le 29 juin.

Ceux-ci ont appelé tout le personnel à des assemblées générales ces jours-là. Dès la première, une centaine de personnes se sont retrouvées, exprimant notamment leur solidarité avec les contractuels pour qu’ils ne perdent pas leurs RTT. La direction a aussitôt proposé de retirer ce point, à condition que le reste soit accepté. L’affluence aux AG suivantes a augmenté jusqu’à dépasser 250 participants. Elles se transformaient en manifestation dans l’enceinte de Sainte-Anne jusqu’au lieu de rendez-vous avec la direction.

Il y a beaucoup de jeunes dans les AG. Ils constatent la dégradation mois après mois, le manque d’effectif qui entraîne souvent un fonctionnement absurde. Et puis, beaucoup trouvent qu’ils sont mal payés, avec un salaire qui permet difficilement de se loger en région parisienne.

C’est un mécontentement général : « Plus on en fait, plus on nous en demande. Il faut toujours faire plus avec moins. Cette réorganisation du temps de travail, c’est sans fin », disent tous les agents.

Dans les rassemblements, il est inhabituel de voir autant de cadres. Malgré la tentative de la direction de créer un clivage, beaucoup regardent d’un bon œil ce début de mobilisation. Ils se sentent sans doute également menacés par la fusion des trois hôpitaux et sont soucieux de ne pas se couper davantage de leurs équipes. Mais ce qui fait l’unanimité est l’exigence que les horaires actuels soient maintenus pour tous les agents et qu’aucun jour de repos ne soit supprimé.

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