Hôpital Joseph-Ducuing – Toulouse : les ASH ne sont pas à vendre

27 Juin 2018

Depuis début juin, les ASH (agents de service hospitalier) de l’hôpital Joseph-Ducuing, à Toulouse, se battent contre leur externalisation à l’entreprise privée Biomega à partir du 15 août.

Elles sont actuellement une cinquantaine, dont une vingtaine en CDD, parfois depuis trois ou quatre ans. Elles refusent d’être ainsi « vendues » pour celles en CDI, ou licenciées dès la fin juin pour les CDD. Et cela aura bien sûr des répercussions sur l’ensemble du personnel de l’hôpital et sur les patients qui seront moins bien pris en charge, avec un nombre d’ASH réduit quasiment de moitié car, au bout de quinze mois, la société pourra les muter à sa guise sur d’autres sites.

Les sociétés privées spécialisées dans le bionettoyage comme Biomega ou Elior sont nombreuses dans les établissements de santé, aussi bien au CHU que dans les cliniques, avec des conditions de travail exécrables : interdiction de parler aux patients ou à l’équipe, flicage avec un chariot connecté pour ne pas dépasser cinq minutes par chambre, matériel rationné et salaire minable.

L’hôpital Joseph-Ducuing, à but non lucratif, a été créé en 1944, initialement pour soigner les républicains espagnols réfugiés dans la région. Avec l’association des Amis de la médecine sociale (AMS, liée au Parti communiste), qui siège à son conseil d’administration, il se veut un hôpital militant, qui prend en charge les plus précaires. Mais vis-à-vis de son personnel, il se comporte comme n’importe quel patron, au prétexte de sauver l’hôpital. Le directeur, surnommé « le nettoyeur », assigne massivement les grévistes et refuse de prêter une salle pour les assemblées générales. D’après lui, le personnel coûte trop cher, 1 400 euros pour une ASH avec vingt ans d’ancienneté et deux week-ends travaillés par mois, ce serait trop !

Les grévistes bénéficient du soutien de la CFDT, la CGT ne voulant pas s’impliquer dans ce mouvement. Vendredi 22 juin, elles ont manifesté au CHU Purpan avec les hospitaliers qui tournaient un clip de revendications. Le 25 juin, elles ont tenu un piquet de grève dès 7 heures du matin pour informer les usagers, et le lendemain, elles ont tenu une assemblée générale sur une place du quartier, la direction leur refusant sa salle de réunion.

Correspondant LO