Carrefour : l’ancien PDG ne part pas les mains vides20/06/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/06/2603.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Carrefour : l’ancien PDG ne part pas les mains vides

Alors que le groupe Carrefour annonce 2 100 licenciements, l’assemblée générale de ses actionnaires, réunie le 15 juin, a octroyé à son ancien PDG Georges Plassat 13 millions d’euros de rémunération pour l’année 2017, incluant une prime de non-concurrence de quatre millions d’euros.

Alors que Plassat était présenté par son successeur Bompart comme le responsable des prétendues difficultés de Carrefour, ces sommes avaient de quoi choquer, en particulier les salariés de l’entreprise menacés de se retrouver au chômage.

Le gouvernement s’est senti obligé d’emboucher les trompettes de l’indignation. Le ministre de l’Économie, Le Maire, a ainsi déclaré : « Que l’échec soit récompensé par des rémunérations très élevées est incompréhensible et choquant. » Des représentants du patronat ont dénoncé « une sérieuse déviation » par rapport à un code de bonne conduite élaboré par le Medef pour inciter les PDG à modérer leurs rémunérations. On voit avec quel succès !

Devant une telle levée de boucliers, Plassat a renoncé à toucher les 4 millions d’euros… mais garde les 13 millions et sa retraite annuelle de 518 000 euros. Le malheureux n’est pas trop à plaindre mais, grâce à ce petit sacrifice, Le Maire peut parader devant les caméras de télévision, le Medef peut vanter son action pour redonner un sens moral à un PDG perverti par l’appât du gain, et les actionnaires de Carrefour peuvent continuer d’empocher les bénéfices du groupe. Et eux, dont les dividendes n’ont jamais cessé d’augmenter entre 2013 et 2016, savent bien pourquoi ils ont été si généreux avec Plassat.

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