Palme ou colza : l’huile qui fait tache13/06/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/06/2602.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Palme ou colza : l’huile qui fait tache

L’action de blocage entreprise par la FNSEA le 11 juin autour de quatorze raffineries a montré comment des producteurs agricoles peuvent se mobiliser pour faire valoir leurs intérêts, quand ils le jugent nécessaire.

Par leur action, ils contestent le gouvernement, en première ligne pour défendre les intérêts de Total et des grandes compagnies pétrolières, tout comme ceux qui l’ont précédé. L’État défend sans retenue les intérêts des grands groupes capitalistes et de leurs richissimes actionnaires.

Cependant, en faisant de l’arrêt de l’importation d’huile de palme et de la défense de la production de colza en France un objectif de lutte, les dirigeants de la FNSEA défendent une politique protectionniste qui servirait avant tout les intérêts des plus gros producteurs de colza, qui se trouvent être déjà pour une grande part d’entre eux les plus gros producteurs de blé. Ce sont les mêmes qui bénéficient déjà de multiples aides gouvernementales et écoulent leurs productions sur l’ensemble du marché mondial. Comme le groupe Avril, importateur lui aussi d’huile de palme et dont, ironie de l’histoire, le précédent PDG Xavier Beulin, aujourd’hui décédé, était également le président de la FNSEA, auquel l’actuelle présidente, Christiane Lambert, a succédé. Rien que pour cela, les huiles de la FNSEA mériteraient la palme de l’hypocrisie.

La FNSEA a pris comme cible Total et commencé par sa raffinerie de La Mède dans les Bouches-du-Rhône. Celle-ci importe chaque année 300 000 tonnes d’huile de palme pour la mélanger à du colza. Le syndicat agricole dénonce le fait que les compagnies pétrolières importent un produit 30 % moins cher que le colza, ce qui empêche les producteurs de développer leur production. Dans cette affaire, la mobilisation d’une minorité de producteurs permet avant tout à la FNSEA de faire parler d’elle et de se rappeler au bon souvenir du gouvernement. Mais ce combat aux relents réactionnaires ne protègera ni les agriculteurs concernés ni la population contre les appétits effrénés de profit des grands groupes capitalistes comme Total ou autres groupes de l’agro-industrie comme Avril.

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