Loi sur les « fake news » : bobards gouvernementaux13/06/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/06/2602.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Loi sur les « fake news » : bobards gouvernementaux

Jeudi 7 juin a débuté à l’Assemblée nationale une discussion sur le projet de loi visant à interdire les fake news, ou fausses informations, pendant les campagnes électorales. Mais, outre qu’il existe déjà une loi sur la presse datant de 1881 et punissant la diffusion de fausses nouvelles et la diffamation, pourquoi se limiter aux périodes pré-électorales ?

À l’heure actuelle, Internet est le moyen privilégié pour diffuser largement n’importe quelles nouvelles, y compris les plus fantaisistes, voire souvent carrément mensongères ou diffamatoires. Mais les grands médias dits d’information ne sont pas en reste quand il s’agit de propager des bobards… sans parler de politiciens dont c’est le fonds de commerce !

S’agissant des travailleurs, et encore plus lorsqu’ils sont en lutte comme les cheminots, les salariés d’Air France ou les fonctionnaires, presse et télévision les présentent systématiquement comme des privilégiés, sous prétexte qu’ils ont encore un emploi et ne sont pas au bas de l’échelle salariale. N’est-ce pas là de la désinformation ? Privilégiés aussi seraient les retraités, cette « génération dorée », selon un député macroniste, parce qu’une partie ne s’en sort pas trop mal après une vie de travail, ce qui permet encore à ces retraités d’aider les jeunes de leur famille qui galèrent. Sauf que 40 % d’entre eux touchent moins de 1 200 euros de pension, 7,3 % sont même sous le seuil de pauvreté, et que les pensions ont été bloquées pendant des années. La liste des fausses nouvelles officiellement diffusées est loin de s’arrêter à ces exemples.

Les grands propagateurs de fake news restent cependant les politiciens démagogues, à commencer par le président de la République et ses valets. Voici quelques extraits du programme de Macron : « Nous ne toucherons pas au niveau des pensions », peut-on y lire. Certes mais, outre la CSG qui a augmenté pour 60 % d’entre eux, il y a eu aussi l’énergie, le forfait hospitalier, les mutuelles, les carburants, etc. « Le statut de la fonction publique ne sera pas remis en cause ». Oui, mais 120 000 suppressions de postes sont programmées et un travailleur de la fonction publique sur cinq n’a même pas la sécurité de l’emploi. « Nous allons augmenter la prime d’activité de 50 % » : trois ministres, Le Maire, Buzyn et Darmanin, parlent en ce moment même de la supprimer, sous prétexte que les aides aux chômeurs ne les inciteraient pas à chercher un emploi. Mais aucun ne dit que 40 % des travailleurs ayant droit au RSA ne le réclament même pas.

Macron avait aussi annoncé « une politique fiscale plus juste qui privilégie le travail », et c’est sans doute pour cette raison qu’il a quasiment supprimé l’impôt sur la fortune, l’ISF. Cela a fait perdre 3,2 milliards de recettes fiscales à l’État, mais qu’importe : pour ces laquais des riches et des possédants, ce sont les pauvres et les chômeurs qui coûtent trop cher, pas les parasites ou les capitaines d’industrie qui, eux, consolident leur fortune avec les milliards qui leur sont distribués en pure perte au travers des aides gouvernementales.

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