Hôpital du Rouvray : victoire pour les soignants13/06/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/06/2602.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital du Rouvray : victoire pour les soignants

À l’hôpital psychiatrique du Rouvray, en Seine-Maritime, les soignants ont finalement obtenu satisfaction après trois mois d’une grève reconductible et 18 jours d’une grève de la faim suivie par huit salariés.

Ils demandaient la création de 52 postes pour pouvoir travailler dans des conditions décentes, alors que dans cet hôpital psychiatrique, le troisième plus grand du pays, la situation était devenue intenable pour les soignants et les patients. Leur lutte a finalement imposé la création de 30 postes et de deux unités spécialisées, pour les adolescents et les détenus.

Les grévistes dénonçaient des conditions indignes de travail pour les soignants et d’hospitalisation pour les malades. Faute de personnel suffisant pour s’occuper d’eux, certains sont enfermés en permanence en chambre d’isolement, alors que leur pathologie ne le justifie absolument pas. Faute de place, des patients dorment sur des lits de camp dans des bureaux tout juste débarrassés de leurs meubles ou s’entassent à quatre dans des chambres prévues pour trois. Il n’y a pas assez de personnel et donc pas assez de temps à consacrer à chacun de ces malades, qui ont pourtant besoin d’écoute et d’attention autant que de médicaments. Bien entendu il n’est plus question de sorties thérapeutiques à l’extérieur de l’hôpital. Comme le dit un gréviste : « On bourre nos patients de médicaments, on leur donne leur repas et basta. »

Depuis le début de leur mouvement, l’Agence régionale de santé (ARS) avait d’abord osé répondre qu’elle ne pourrait au mieux proposer que… cinq postes et que le problème était d’abord et avant tout de redéployer le personnel. On avait déjà entendu Macron tenir ce genre de discours quand le 5 avril en visite au CHU de Rouen, il avait répondu à des soignants qui l’interpellaient qu’il « n’y a pas d’argent magique » et que le problème n’était pas une question de moyens mais juste de bonne gestion !

Pour faire céder l’ARS et le ministère de la Santé, il a fallu que des soignants mettent leur vie en jeu, soutenus par la mobilisation de tout un hôpital et recevant la solidarité de nombreux travailleurs, dont des cheminots en grève. La victoire a été arrachée et la situation de l’hôpital du Rouvray étant celle de tous les hôpitaux du pays, elle devrait donner des idées à tous les soignants !

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