PSA et Renault : vol en bande organisée06/06/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/06/P12_voiture_desossee_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C67%2C1916%2C1145_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA et Renault : vol en bande organisée

Selon une enquête de Mediapart Renault et PSA se seraient entendus pour augmenter les prix de vente des pièces détachées dont ils ont le monopole.

Illustration - vol en bande organisée

Pour le faire sans léser aucun des deux, un logiciel sophistiqué aurait été utilisé. En vendant certaines pièces 15 % plus cher, les deux constructeurs auraient soutiré 1,5 milliards d’euros supplémentaires à leurs clients en dix ans.

L’entente entre capitalistes pour augmenter artificiellement les prix de leurs marchandises est monnaie courante, surtout entre entreprises qui sont en situation de monopole. La prétendue concurrence libre et loyale ne sert qu’aux discours, notamment pour faire accepter des efforts aux travailleurs au nom de la compétitivité.

Le hasard fait que les résultats de cette enquête tombent au moment où PSA tente de remettre en cause les 35 h sur son site de Vesoul, la plus grande plateforme d’Europe par laquelle transitent les pièces détachées destinées aux concessionnaires ou aux garagistes. Pour expliquer cette attaque, la direction de PSA accuse les salariés de Vesoul de ne pas être assez compétitifs dans un domaine d’activité, très concurrentiel, les pièces détachées. Elle ne manque pas d’air !

D’un côté, au nom de la concurrence, le patron demande aux travailleurs d’accepter la remise en cause des 35 h et de l’autre, il se met d’accord avec Renault, son principal concurrent, pour augmenter artificiellement les prix et escroquer le consommateur.

Du côté des gouvernements, PSA et Renault jouent sur du velours car ils n’ont que des complices. Ainsi quand Macron était ministre de l’Économie, sous Hollande, il a bloqué un amendement qui visait à casser le monopole des constructeurs automobiles sur certaines pièces détachées. Entre amis, on ne lésine pas sur les cadeaux ! Alertée sur ce sujet l’an dernier, l’autorité de la concurrence a bien ouvert une enquête pendant quelques mois, mais sans procéder à la moindre investigation, ni à l’audition d’aucun témoin.

Cela a permis d’enterrer l’affaire facilement. Que voulez-vous cela n’est rien d’autre que la vie normale des entreprises capitalistes et des gouvernements à leur service.

Partager