Vallée de l’Arve : mort d’un patron02/05/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/05/2596.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Vallée de l’Arve : mort d’un patron

« Yves Bontaz : décès d’une figure de l’industrie », titrait fin avril la presse locale à l’occasion du décès du patron d’une des principales entreprises de décolletage du même nom.

Sa notoriété avait dépassé la vallée de l’Arve et la Haute-Savoie suite à la sortie, il y a quelques années, du film-documentaire « Ma mondialisation » où on le voyait dans la scène finale trinquer joyeusement avec d’autres patrons du décolletage à la mise à mort des 35 heures et du Code du travail .

Il aimait rappeler ses débuts où il avait dû vendre le cheval de son père pour payer sa première machine installée dans la grange familiale ! Mais sa fortune s’est construite ensuite sur l’exploitation des travailleurs dans la vallée à Marnaz, mais aussi en Tchéquie, Tunisie, Maroc, Inde et Chine qui totalisent maintenant près de 90 % des effectifs du groupe Bontaz. Il faisait tout pour se donner une image de bienfaiteur de la Haute-Savoie et en particulier de la vallée de l’Arve, mais était aussi bien connu pour ne tolérer aucune entrave à sa liberté d’exploiter.

Ainsi en 2015 dans une des filiales du groupe, Mecalp-Technology situé à Meyrin dans le canton de Genève, il avait tenté de profiter de la réévaluation du franc suisse pour imposer le travail obligatoire et gratuit du samedi, la baisse des salaires à hauteur de 10 %, ainsi que leur paiement en euros et non plus en francs suisses. Dans un premier temps il avait même licencié sur le champ trois travailleurs qui avaient osé protester . Finalement, devant la grève qui avait spontanément éclaté, il avait dû négocier et reculer en bonne partie .

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