Dans les entreprises

Air France : contre le chantage, pour les 6 %

Mardi 24 était le onzième jour de grève à Air France pour une augmentation unique de 6 %. Si la mobilisation a un peu fléchi par rapport aux journées précédentes, un quart des avions n’ont quand même pas pu décoller.

L’intersyndicale avait appelé à se rassembler au siège d’Air France à Roissy, et il y avait là quelques centaines de salariés, surtout des pilotes, hôtesses et stewards, mais aussi des ouvriers de la DGI, des employés du Fret et des bureaux.

Cette journée arrivait après le nouvel échec de la direction à faire signer aux syndicats un accord salarial inacceptable. En effet, alors que les travailleurs réclament 6 % d’augmentation pour leurs salaires gelés depuis sept ans, la direction présente comme une avancée de lâcher 2 % pour 2018 (au lieu du 1 % qu’elle annonçait en février) et 5 % sur les trois ans à venir… si elle juge les résultats d’Air France suffisants. Le tout assorti d’une clause antigrève !

On ne sait pas si la CFDT et la CGC ont signé cela, mais cela ne surprendrait guère car ces deux syndicats avaient déjà approuvé le seul 1 % de hausse en février. En tout cas, faute d’avoir pu faire signer une majorité de syndicats, le président du groupe Air France-KLM, Janaillac, a décidé d’organiser un référendum parmi le personnel. Un référendum pour ou contre cet accord qui se déroulera du 26 avril au 4 mai. Et d’annoncer qu’en cas de victoire du non, il démissionnera.

Depuis cette annonce, il n’est pas rare d’entendre dans les ateliers ou ailleurs des commentaires du genre : « Que ce soit ce PDG ou un autre, tous s’en prennent à nous. Alors que Janaillac s’en aille, cela ne me fait ni chaud ni froid. »

Mercredi 25 avril, l’intersyndicale (qui réunit les dix principaux syndicats d’Air France) a sorti un tract appelant à voter non. Cela fait écho à ce que pensent beaucoup de salariés de la compagnie, y compris ceux qui ne font pas grève : 1 %, cela ne faisait pas le compte, 2 % non plus, ce qu’il faut c’est 6 %.

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