avec les cheminots

À travers le mouvement

Strasbourg

Malgré les déclarations de la direction annonçant un affaiblissement du mouvement de grève, très peu de trains ont circulé le 13 avril. La direction met des bâtons dans les roues des cheminots qui veulent exercer leur droit de grève. Comme dans d’autres secteurs, le répondeur téléphonique servant à déposer un préavis de grève n’a pas fonctionné pendant trois jours. Ou encore, la direction ne met pas les formulaires de déclaration de grève (D2I) à disposition, si bien que les agents doivent passer les chercher dans le bureau des chefs.

Lyon

Vendredi, c’est une manifestation d’au moins 1 200 personnes qui a marqué la journée, dont 50 cheminots venus de Saint-Étienne, quelques grévistes d’Engie et une bonne centaine d’étudiants expulsés le matin même de l’université Lyon 2 par les CRS.

La manifestation a parcouru le quartier de la Part-Dieu, passant devant la gare et le centre commercial, et s’arrêtant devant chaque immeuble où travaillent des employés SNCF, avec chaque fois une prise de parole. La manifestation s’est terminée par un pique-nique le long des voies, qui s’est déroulé dans le calme, un seul train (vide en plus) ayant circulé, du jamais vu un vendredi après-midi ! Et le lendemain quelques cheminots sont allés rendre visite aux grévistes de Valence, tandis que d’autres allaient distribuer des tracts et discuter sur un marché de Villeurbanne.

Limoges

Dans l’AG de 200 personnes, l’interview de Macron sur TF1 n’a pas dupé les grévistes : « Il nous passe de la pommade et pendant ce temps il fait voter ses saloperies. » Le nombre de grévistes est resté important, plus de 50 % sur la région. La grève a été reconduite à l’unanimité pour les 18 et 19 avril. Dans les discussions, les modalités de la grève sont en débat. D’un côté, il y a l’argument selon lequel la preuve que le calendrier est efficace c’est que la production et la circulation sont désorganisées, que le matériel roulant n’est pas au bon endroit et les opérations de révision en atelier ne peuvent pas se faire dans les délais. De l’autre, des anciens qui ont connu 1995 pensent que cela ne suffira pas à faire reculer le gouvernement, qui veut faire un exemple pour continuer les attaques sur la Sécurité sociale et les retraites. « Ce qu’il faut, c’est la détermination, le nombre de grévistes et la peur que ça s’étende », disent-ils.

Paris – Gare du Nord

Vendredi 13 avril, il y avait 200 personnes à l’assemblée interservices. Pour tous, il fallait continuer le mouvement, et la volonté de certains de rester en grève entre deux périodes de deux jours, qui s’était déjà exprimée aux assemblées générales précédentes, s’est confirmée : cette fois, 76 grévistes ont reconduit la grève jusqu’au lundi 16 avril, jour où une AG a de nouveau rassemblé 60 grévistes. Ils savent qu’ils sont encore minoritaires parmi leurs collègues. Mais ils organisent des tournées à plusieurs pour aller convaincre les collègues de rejoindre le mouvement. Les 18 et 19, journées interprofessionnelles, sont une bonne occasion !

Manifestation réussie avec les étudiants

Vendredi après-midi 13 avril, des cheminots et des étudiants ont manifesté ensemble dans Paris, depuis la faculté occupée de Tolbiac jusqu’à la gare d’Austerlitz. Étaient présents des grévistes des gares du Nord et de l’Est, de la gare d’Austerlitz, des ateliers de Châtillon et d’autres secteurs. Le cortège, particulièrement jeune et dynamique, est passé devant l’hôpital de la Salpêtrière où se tenait un rassemblement de salariés de la santé. C’était l’occasion de marteler ensemble : « À bas les attaques du gouvernement ! »

Paris – Gare de l’Est

Samedi 14 avril, des grévistes de la gare de l’Est se sont organisés avec ceux de la gare du Nord pour « faire un péage ». Les gendarmes sont arrivés sur les lieux bien après les cheminots : le choix du péage avait été changé au dernier moment et ils attendaient les grévistes à l’endroit initialement prévu ! La récolte a été bonne, en argent comme en marques de sympathie.

Ateliers de Châtillon

Le 13 avril, des cheminots ont profité de leur jour de grève pour aller soutenir les salariés du Carrefour Market de Bourg-la-Reine, mobilisés pour les salaires et les emplois, avant de rejoindre la manifestation avec les étudiants à Paris.

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