Orly : les agents municipaux refusent de travailler plus pour gagner moins18/04/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/04/2594.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Orly : les agents municipaux refusent de travailler plus pour gagner moins

À Orly, dans le Val-de-Marne, la mairie (composée d’élus divers gauche, PS et PC) a annoncé des modifications d’horaires pour les 900 agents municipaux. Il s’agit du passage de 35 heures à 37 h 30 par semaine, et de 1 551 heures annuelles à 1 607 heures.

Outre les complications créées dans la vie de tous les jours, cela veut dire concrètement travailler plus pour le même salaire mensuel. En effet la hausse du temps de travail annuel ne serait compensée que très partiellement par des jours de RTT, dont certains dépendraient de l’assiduité et seraient donc supprimés en cas d’arrêt maladie.

Les cas étant différents suivant les catégories de travailleurs, la mairie compte sur le fait qu’il est difficile de mesurer précisément ce que chacun va perdre. Certains ont calculé que leur taux horaire baisserait de 4 %. Alors, depuis plusieurs semaines, les discussions se multiplient pour comprendre ce qui apparaît à tout le monde comme une attaque contre les conditions de travail.

Le jeudi 12 avril, sur le temps de midi, le syndicat FO a organisé à la demande des agents un premier débrayage, très suivi malgré l’absence regrettée des autres syndicats. 150 fonctionnaires municipaux, Atsem, magasiniers, agents de la cuisine, menuisiers, électriciens, imprimeurs ou encore animateurs, se sont regroupés devant la mairie puis ont manifesté dans la ville. Il y a eu de nombreux signes de soutien de la population, mais aussi d’agents communaux stagiaires ou précaires.

Le lendemain, un nouveau débrayage était organisé pour maintenir la pression et connaître le compte rendu de l’audience de la veille avec la mairie. L’annonce que la journée de la Fête des mères pourrait être élargie aux hommes et aux femmes n’ayant pas d’enfant a paru à tous bien insuffisante. Les 70 agents présents ont alors voté pour un nouveau débrayage le mercredi 2 mai, au retour des vacances de printemps.

La mairie argumente en disant qu’elle serait obligée de suivre les recommandations de la Cour des comptes. Celle-ci est prompte à dénoncer les prétendus abus quand il s’agit de toutes petites contreparties profitant aux travailleurs municipaux, mais reste aveugle quand il s’agit des multiples subventions aux entreprises. Pour les agents municipaux d’Orly, pas question d’accepter, et il s’agit de convaincre des nouveaux de rejoindre le mouvement afin d’être plus nombreux la prochaine fois.

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