Bornéo : le pétrole tue et pollue18/04/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/04/2594.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Bornéo : le pétrole tue et pollue

Une marée noire s’est répandue depuis le 31 mars dans la baie de Balikpapan, dans la partie indonésienne de l’île de Bornéo, dans l’océan Pacifique.

Cinq pêcheurs ont été tués dans l’embrasement de la nappe et des milliers d’habitants de la grande ville portuaire de Balikpapan ont souffert des fumées noires et des émanations. Les autorités municipales ont décrété l’état d’urgence et distribué des masques.

De son côté, la société pétrolière étatique Pertamina, après plusieurs jours de dénégations et de mensonges appuyés sur des prélèvements de fuel de navire, a reconnu la rupture d’un de ses pipelines. Entre-temps, la nappe de pollution avait atteint 120 ou 130 kilomètres carrés, touché des centaines de petits pêcheurs dont l’outil de travail est détruit, et empoisonné les élevages de crabes voisins. Les milliers d’habitants d’un village flottant de pêcheurs sont gravement incommodés, certains craignant pour leur maison dont les pilotis sont couverts de pétrole. Par ailleurs, les dégâts sur l’écosystème, mangrove et espèces animales rares, sont importants.

Principal groupe capitaliste indonésien, Pertamina exploite, du pompage au raffinage, l’important gisement pétrolifère de la province indonésienne du Kalimantan qui fut à l’origine du développement, il y a un siècle et demi, de la Shell. D’autres, Total, Vico, Chevron, se partagent à présent les fruits du pétrole et du labeur des 13 000 travailleurs de Pertamina.

Sans doute ces capitalistes pétroliers considèrent-ils la rupture du pipeline et ses conséquences comme un simple incident d’exploitation, que les assurances n’auront qu’à couvrir et la population à payer.

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