Universités : la mobilisation contre Parcoursup04/04/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/04/2592.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Universités : la mobilisation contre Parcoursup

Depuis plusieurs semaines, des étudiants s’opposent à la loi ORE qui aggrave la sélection à l’entrée à l’université. Cette mobilisation, qui reste encore faible, a franchi une étape la semaine dernière. Une dizaine d’universités ont été bloquées par les étudiants et des manifestations ont eu lieu à Montpellier, Lille, Nantes, Paris.

Cette loi, adoptée jeudi 15 février par les députés, vise à réorganiser le processus d’admission à l’université. Autour de l’application Parcoursup (qui remplace l’ancien APB) chaque formation, de chaque université, classe les dossiers des futurs étudiants et décide qui elle accepte à la prochaine rentrée. Quoi qu’affirme le gouvernement, il s’agit de limiter l’accès à l’enseignement supérieur. En effet le système craque de toute part, avec 40 000 étudiants supplémentaires l’an dernier et 47 000 en prévision cette année, alors que les financements nécessaires ne sont pas prévus. Au contraire, le budget réel par étudiant a baissé de 10 % en dix ans. C’est bien la même politique de réduction des budgets pour les services utiles à la population qui est appliquée aux universités.

À Paris, l’université Paris I (Centre Pierre Mendès-France, rue de Tolbiac) est bloquée depuis le 23 mars par les étudiants mobilisés. Depuis mi-janvier, des enseignants, des administratifs et surtout des étudiants ont commencé à se mobiliser, sans se laisser arrêter par le vote de la loi. Dans ce contexte, le 22 mars, plusieurs centaines d’étudiants se sont retrouvés pour participer aux deux manifestations parisiennes.

Depuis, les assemblées générales ont réuni 700, 1 000 et jusqu’à 1 300 participants le 3 avril, surtout des étudiants. Ces assemblées réclament le retrait de la loi, et des moyens pour les universités. Qu’ils viennent de milieux populaires, ou de lycées de banlieue, ils voient autour d’eux le nombre de jeunes déjà exclus des études supérieures et sentent bien qu’une aggravation de la sélection se fera à leurs dépens.

Nombre d’étudiants voient aussi des liens entre la situation à l’université et ce qui se passe à la SNCF. Au-delà du blocage et de l’occupation de l’université, qui sont bien installés et qui donnent lieu à des conférences ou des débats, mardi 3 avril, quatre cents étudiants sont partis ensemble de Tolbiac pour aller manifester avec les cheminots. Ils y ont retrouvé des étudiants d’autres universités où la mobilisation commence à se développer.

Certains se posent clairement la question de s’adresser aux étudiants non mobilisés, pour les convaincre de les rejoindre. Car c’est bien l’enjeu pour contrer le gouvernement : que le mouvement continue à s’élargir.

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