Violences faites aux femmes : une victime condamnée28/03/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/03/2591.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Violences faites aux femmes : une victime condamnée

Fatiha Taoui, une femme de 43 ans, a été condamnée le 21 mars à cinq ans de réclusion criminelle, dont trois ferme, aux assises de Limoges pour avoir tué son mari il y a cinq ans.

Ce dernier, dont elle était en instance de divorce, avait été condamné trois fois pour violences conjugales et harcèlement, et était connu de la police, qui était intervenue plusieurs fois pour faire cesser ses coups. Malgré l’injonction d’un tribunal lui interdisant d’approcher de son épouse et de leurs enfants, il s’était présenté à eux, une nuit d’avril 2013, armé d’un fusil, mais c’est lui qui a été atteint de trois balles. Le témoignage d’un expert attestant qu’au moment du passage à l’acte Fatiha Taoui avait reçu des coups et était couverte d’ecchymoses n’a pas suffi à ce que la cour d’assises reconnaisse la légitime défense invoquée par ses avocats.

Cette affaire choquante n’est pas sans rappeler celle de Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour avoir tué un mari qui la battait depuis des années et violait ses enfants. Des organisations féministes avaient dû mener campagne afin qu’elle puisse être libérée. Dans un premier temps, Hollande ne s’était prononcé que pour une grâce partielle, et il avait fallu des protestations renouvelées pour qu’elle soit finalement libérée, obtenant sa grâce totale en décembre 2016.

Mais on n’en a pas fini de voir des juges peiner à distinguer entre la victime et le bourreau.

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