Urgences : les malades parqués sur des brancards28/03/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/03/2591.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les hôpitaux

Urgences : les malades parqués sur des brancards

Depuis le début de l’année, on a comptabilisé au moins 19 000 malades qui ont passé des nuits, et parfois des journées entières, sur des brancards dans les couloirs des services d’urgence. Ce recensement se pratique depuis l’an dernier.

À l’origine, la ministre de la Santé voulait savoir combien se livraient au « ice and salt challenge », consistant à se mettre de la glace et du sel sur les plaies. Fort heureusement, c’est très rare. Mais cette demande a donné l’idée à un médecin urgentiste de vérifier quelque chose de bien plus sérieux : il a créé le « no bed challenge », c’est-à-dire le recensement du manque de lits, en comptant les patients ayant dû passer la nuit sur un brancard.

Chaque matin, les chefs de services d’urgence communiquent donc le nombre de patients qui se sont trouvés dans ce cas dans leur hôpital. On a trouvé qu’en moyenne, plus de 200 personnes ont dû passer la nuit sur un brancard. Au total, pour l’ensemble des hôpitaux du pays, plus de 19 000 personnes ont été dans ce cas depuis le 1er janvier.

Et encore, tous les hôpitaux ne sont pas recensés. Autant dire que la situation réelle est beaucoup plus grave. Des urgentistes ont extrapolé les chiffres pour l’ensemble des services d’urgence et estimé à 120 000 le nombre de patients qui ont passé la nuit sur des brancards, depuis le début de l’année !

La ministre de la Santé a répondu à ce constat désastreux que « la majorité des personnes qui se présentent aux Urgences ne devraient pas y être », et aussi qu’il est nécessaire de réformer la médecine de ville pour faire face à l’engorgement des Urgences. Peut-être, mais en attendant le fait est qu’il manque des lits, et cela parce que les ministres successifs de la Santé, appliquant les injonctions des gouvernements, ont donné l’ordre d’en fermer pour faire des économies.

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