Sans-papiers : la lutte a payé28/03/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/03/2591.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sans-papiers : la lutte a payé

Après cinq semaines de grève avec occupation de leurs entreprises, 160 travailleurs sans papiers, soutenus par la CGT Intérim, ont obtenu des autorités la garantie de leur régularisation.

Travaillant dans six entreprises d’Île-de-France de restauration, d’intérim, de collecte des déchets ou de livraison de colis, ils ont fait front commun et ont tenu jusqu’à obtenir satisfaction.

La situation des sans-papiers n’est certes pas des plus faciles. Il leur est légalement impossible de travailler, faute de papiers en règle, papiers d’identité et carte de séjour. Mais justement, pour obtenir un titre de séjour, ils doivent présenter une attestation ou une promesse de travail d’un employeur, ce qui est tout à fait contradictoire ! En réalité, cela n’empêche pas un patron d’employer des sans-papiers, parfois en sachant que les documents qu’ils lui présentent peuvent être ceux d’un tiers, ou des faux. Et, face à la nécessité qu’ont les migrants sans papiers de se nourrir et de se loger, comme tout un chacun, les moins scrupuleux des employeurs vont jusqu’à les faire travailler au noir, leur ôtant ainsi toute couverture sociale.

Devant cette situation inextricable, une réforme de 2007 avait un peu adouci les conditions de régularisation des sans-papiers, en reconnaissant le fait qu’ils travaillaient ; on leur demande maintenant de justifier d’une certaine ancienneté de séjour et de travail pour pouvoir postuler. Encore faut-il que leur employeur accepte de remplir le formulaire indispensable, ce qui n’est pas toujours le cas. En outre, tout en ayant des bulletins de paie et en payant des cotisations sociales, les travailleurs qui se sont mis en grève n’avaient aucun droit : ils étaient sous-payés, les heures supplémentaires ou de nuit n’étaient pas prises en compte, pas plus que leur qualification.

Leur grève a obligé cinq préfectures, ainsi que les ministères du Travail et de l’Intérieur, à régulariser la situation de ces travailleurs. Un exemple encourageant pour tous ceux dont les droits sont piétinés, qu’ils soient avec ou sans papiers.

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