Mort d’une migrante : un assassinat28/03/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/03/2591.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mort d’une migrante : un assassinat

Une information judiciaire a été ouverte samedi 24 mars après la mort d’une migrante de 31 ans dans un hôpital de Turin. Vivant près de Naples avec son mari, Beauty avait décidé de se rendre en France pour terminer sa grossesse auprès de sa sœur.

Mais le 9 février, au passage de la frontière, le couple a été interpellé par les gendarmes français. Refusant d’être séparée de son mari, Beauty, enceinte de six mois et respirant difficilement à cause de sa maladie, a été ensuite abandonnée en pleine nuit devant la gare de Bardonecchia en Italie. Le responsable d’une association locale d’aide aux migrants résumait ainsi son indignation : « Les coursiers traitent mieux leurs colis. »

Hospitalisée rapidement, Beauty est décédée quelques semaines plus tard, maintenue en vie juste le temps de permettre à son enfant, grand prématuré, de pouvoir espérer survivre.

Appliquée par des gendarmes zélés, ordonnée et revendiquée par un gouvernement indifférent au sort des populations, la fermeture des frontières au sein même de l’opulente Europe aboutit à ce type de drames.

Quand un gouvernement dresse des murs de barbelés devant des êtres humains qui fuient leurs bourreaux, il s’en fait le complice. Quand lui-même décide des mesures qui peuvent mener à la mort des migrants parmi les plus fragiles, il se transforme en assassin.

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