États-Unis : la jeunesse mobilisée28/03/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/03/2591.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : la jeunesse mobilisée

Samedi 24 mars, les manifestations contre les armes à feu ont réuni plus d’un million de personnes, en particulier de très nombreux jeunes, dans les villes des États-Unis. Ils étaient 800 000 à Washington, 175 000 à New York.

Avec les slogans « Trop c’est trop » et « Plus jamais ça », cette Marche pour nos vies protestait contre le manque de volonté des pouvoirs publics de contrôler la vente des armes, suite à la tuerie du lycée de Parkland en Floride, qui a fait 17 morts le mois dernier. Des actions ont déjà eu lieu dans tout l’enseignement le 14 mars, contre les armes mais aussi contre une société où les jeunes n’ont pas d’avenir.

Les armes à feu font chaque année 30 000 morts dans le pays. Les manifestants du 24 mars dénonçaient le lobby des armes à feu et la puissante NRA (Association nationale des armes à feu), qui combattent toute tentative de limiter si peu que ce soit le commerce ou le port d’armes de toute catégorie. L’ex-président Barak Obama a plusieurs fois proposé des lois ou des mesures de restriction en fonction de l’âge, la santé mentale ou le type d’armes. À chaque fois il s’est heurté à une majorité de députés : la plupart des républicains et aussi bon nombre de démocrates.

Trump, lui, qui est un défenseur fanatique du droit de s’armer, a tergiversé dans les jours qui ont suivi la tuerie de Parkland. Il s’est même payé le luxe de dénoncer les politiciens qui doivent leur carrière à la NRA, alors que lui, avec ses milliards, ne dépend pas du tout des 30 millions de dollars investis par la NRA pour le faire élire. Finalement, Trump a répété, comme à chaque massacre dans une école, que les armes ne sont pas le problème, que le meurtrier était un malade mental, que les responsabilités sont multiples. Il refuse même d’interdire aux déséquilibrés mentaux d’acheter des fusils d’assaut, et tout ce qu’il a proposé après la tuerie de Parkland est d’armer les enseignants !

Ces manifestations contre la politique de Trump peuvent évidemment servir le Parti démocrate. On a entendu ses orateurs appeler à « poursuivre la révolution dans les urnes ». Début novembre auront lieu les élections de mi-mandat présidentiel, qui renouvelleront tous les postes de députés et un tiers des sénateurs. Les démocrates espèrent bien y regagner des voix et des postes. Ils n’ont pourtant jamais mené une opposition bien déterminée au lobby des armes, car la NRA finance aussi nombre de leurs candidats. Mais cela peut être l’occasion de marquer quelques points face à Trump et aux républicains.

Un contrôle même sévère de la vente et du port d’armes ne résoudrait pas à lui seul le problème de cette violence présente dans la société américaine, telle que des tueries comme celle du lycée de Parkland se produisent régulièrement. Elle a des racines profondes dans cette société percluse d’injustice et de racisme. En manifestant comme ils le font, les jeunes disent combien la répétition de telles tueries dans les écoles est inacceptable. Mais c’est bien toute cette société d’exploitation, incapable même de protéger la jeunesse, qui est inacceptable et qu’il faut changer de fond en comble.

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