Chômage : tous les travailleurs attaqués28/03/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/03/2591.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chômage : tous les travailleurs attaqués

« Il faut faire baisser le chômage. […] Il faut que l’on descende à 6 % ou 5 % le plus vite possible », a déclaré à la radio le 25 mars, Pierre Gattaz, le dirigeant du Medef. « Il va falloir que l’on bosse », a-t-il ajouté.

Mais cette injonction ne s’adressait pas à sa classe, celle de patrons qui licencient pour faire plus de profit, qui spéculent plutôt que d’investir. Gattaz s’adressait au gouvernement, pour qu’il agisse encore plus durement contre les chômeurs.

Le gouvernement se démène pourtant pour satisfaire le patronat. Il a annoncé il y a peu une série de mesures qui sont autant d’attaques en règle contre les travailleurs au chômage. Les absences à un entretien à Pôle emploi, sanctionnées jusque-là d’une radiation de deux mois, ne le seraient certes plus que pour 15 jours. C’est ce que Macron appelle être juste. Mais cela reste une sanction financière inacceptable, destinée de plus à tenter de faire passer tout le reste.

Les radiations pour insuffisance de recherche d’emploi verraient en effet leur durée rallongée de quinze jours à un ou deux mois et les allocations pourraient être réduites « soit de moitié, soit de façon dégressive, voire en totalité ». Un chômeur devrait accepter une « offre raisonnable d’emploi ». L’une et l’autre de ces mesures sont totalement arbitraires. Qui décide en effet que la recherche a été insuffisante ? Nombre de travailleurs proches de la retraite, licenciés souvent car trop vieux, se voient reprocher leur prétendue insuffisance de recherche. Et qu’est-ce qu’une offre « raisonnable » ? Un emploi sous-payé et situé très loin du domicile est-il raisonnable ?

Ces mesures touchent l’ensemble de la classe ouvrière. Les chômeurs ne sont en effet pas une catégorie à part, comme le présente sciemment le gouvernement, qui se saisit de tout pour tenter d’opposer ceux qui ont encore un emploi, même précaire, à ceux qui n’en ont plus du tout. Avec la crise, avec les vagues de licenciements, de fermetures d’entreprises, de plus en plus de travailleurs connaissent des périodes de chômage. Restreindre encore davantage les droits des chômeurs, comme le veut Macron, aboutit à faire plonger dans la misère ceux qui ne trouvent pas de travail, mais aussi à faire pression sur tous les autres.

Les patrons ont toujours utilisé « l’armée industrielle de réserve », comme l’appelait Marx, comme moyen de pression pour faire baisser les salaires, pour aggraver les conditions de travail. Les capitalistes veulent rendre la vie des chômeurs impossible au point de les obliger à prendre n’importe quel travail, dans n’importe quelles conditions. C’est une attaque qu’il ne faut pas laisser passer.

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