SNCF : après le 22 mars, préparons une grève victorieuse21/03/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/03/p4_Poing_rouge_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C148%2C385%2C365_crop_detail.jpg

avec les cheminots

SNCF : après le 22 mars, préparons une grève victorieuse

Chez les cheminots, la participation à la manifestation du 22 mars s’annonçait comme particulièrement importante. Dans de nombreux ateliers, gares et chantiers, les assemblées ont connu une réelle affluence.

Illustration - après le 22 mars,  préparons une grève victorieuse

Ainsi aux ateliers de Châtillon, en banlieue parisienne, les heures d’informations syndicales, organisées en commun par la CGT et Sud, ont réuni en tout 180 travailleurs, du jamais vu depuis bien longtemps.

Autre exemple, à Saint-Pierre des Corps, sur le site dit industriel, 250 cheminots ont participé à une assemblée, soit un quart de l’effectif, et sur le site de maintenance ce sont 80 cheminots, soit plus de la moitié de l’effectif.

Concernant l’appel à la grève, si seul un préavis national de Sud rail avait été déposé, de nombreux préavis locaux ou régionaux couvraient les cheminots sédentaires. Toutefois, les dirigeants de la CGT, jusqu’au bout, ont refusé d’appeler à la grève les roulants, sous prétexte de permettre que les trains amènent les cheminots à la manifestation.

Heureusement, pour de nombreux cheminots, quels que soient leur métier et leur sympathie syndicale, la grève était une évidence. Les déclarations d’intentions de grève, rendues obligatoires dans bon nombre de secteurs au nom du service minimum, étaient souvent réclamées, distribuées et signées par équipes entières. De nombreux travailleurs discutaient et se convainquaient mutuellement. Fait nouveau, dans plusieurs endroits des chefs, voire des cadres, s’affirmaient grévistes. Et ils étaient peu, contrairement aux mouvements précédents, à accepter de relayer la propagande de la direction contre la grève.

Si la préoccupation était donc pour tous d’assurer la réussite du 22 mars, les discussions naissaient spontanément sur la suite.

Les cheminots ont pris connaissance par les médias du calendrier de grève à temps partiel deux jours sur cinq, du 3 avril au 28 juin, mis en avant le 15 mars par l’interfédérale des syndicats.

Dans un texte interne, la fédération CGT s’oppose à une « reconductible “plein fer” par période de 24 heures » car « le coût sur la durée est un véritable facteur d’affaiblissement qui conduit au pourrissement ». Elle prétend, en appelant à 36 jours de grève dilués sur trois mois, « avoir une mobilisation stable dans la durée, pour passer les étapes de la stratégie gouvernementale ». Mais la question n’est pas de durer, mais de vaincre.

En 1995, les cheminots n’ont pas eu besoin de 36 jours mais de trois semaines pour faire reculer Juppé. En 1953, en plein mois d’août, c’est en deux semaines que les travailleurs de la fonction publique et les cheminots faisaient ravaler les décrets-lois Laniel.

Bien sûr, on ne déclenche pas une grève générale des transports sur ordre. C’est d’ailleurs pourquoi une grève ne se pilote pas par un bouton marche-arrêt. En 1995 aussi, il avait fallu vaincre les craintes, lever les doutes, les hésitations. Mais à l’époque, en s’appuyant sur les secteurs déjà mobilisés, sur l’énergie des grévistes pour entraîner et convaincre les autres, de jour en jour la grève s’était généralisée. C’est cette dynamique qu’il s’agit de recréer, et certainement pas chercher aujourd’hui à convaincre les futurs grévistes de reprendre au sifflet.

La bataille se jouera aussi vis-à-vis des usagers. D’ores et déjà, lors des diffusions de tracts à ceux-ci, de nombreux cheminots ont pu constater le très bon accueil rencontré.

Mais là aussi il s’agit de gagner le soutien des travailleurs, en montrant que le but n’est pas de gêner le plus longtemps possible les usagers, mais de faire reculer le gouvernement par une grève déterminée. C’est ainsi que les usagers, en tant que travailleurs, peuvent prendre parti pour les cheminots.

Il faudra s’appuyer sur le succès du 22 mars pour montrer et convaincre qu’un tel mouvement est possible et qu’il faut s’y préparer.

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