Parti socialiste : comment faire du neuf avec du vieux21/03/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/03/2590.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Parti socialiste : comment faire du neuf avec du vieux

Au premier tour des élections de leur secrétaire national, les adhérents du Parti socialiste ont infligé un désaveu cinglant à Stéphane Le Foll, ancien porte-parole et ministre de l’Agriculture de Hollande, qui avait basé toute sa campagne sur la défense du bilan de l’ancien gouvernement.

Avec un peu plus de 25 % des voix, Le Foll arrive donc seulement en deuxième position, très loin derrière Olivier Faure qui en recueille un peu moins de 50 % et qui sera le prochain secrétaire national du PS.

Les militants du PS ont donc choisi un homme inconnu du grand public, qui n’a pas été ministre de Hollande et qui est, espèrent-ils, moins haï par les classes populaires. Après les résultats, Faure a déclaré sa volonté de renouveler le PS : « Je veux faire confiance à de nouveaux talents, de nouveaux visages, construire de nouvelles idées. » Mais lui-même n’a pourtant rien d’un nouveau venu. À près de 50 ans, c’est depuis plus de vingt-cinq ans un des cadres du Parti socialiste, qui a travaillé dans l’ombre de ténors comme Rocard, Aubry, Ayrault, Hollande, etc. En 1997, comme conseiller de Martine Aubry, il a été un des principaux artisans de la loi sur les 35 heures, et donc aussi du blocage des salaires et de l’aggravation de la flexibilité qui l’ont accompagnée. Député en 2012, puis chef du groupe parlementaire socialiste en 2016, il a soutenu et voté presque toutes les attaques de Hollande contre les travailleurs.

Dans ces élections, Faure a pu compter sur l’appui de la plupart des responsables du PS, d’ex-ministres de Hollande et même de son ancien Premier ministre Ayrault. Même un dirigeant du PS a reconnu que les programmes de Faure et de l’ancien ministre Le Foll, ne sont séparés que par « une seule feuille de papier à cigarette ».

En juillet 2017, Faure s’était abstenu lors de l’investiture du Premier ministre de Macron.

Aujourd’hui, le PS cherche à se démarquer de la politique de Macron, qu’il présente comme au service des plus riches. Faure a déclaré qu’il participerait à la manifestation du 22 mars. Il estime sans doute qu’en faisant une cure d’opposition, le PS retrouvera tout naturellement une partie de son électorat et pourra un jour revenir au pouvoir.

Mais, s’il est certain que la politique de Macron au service du grand patronat va aggraver son impopularité dans les classes populaires, il n’est pas dit que cela suffise à faire oublier que le Parti socialiste a mené exactement la même quand il était au gouvernement.

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