Institut de jeunes sourds : non aux baisses de moyens !21/03/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/03/2590.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Institut de jeunes sourds : non aux baisses de moyens !

Le personnel de l’INJS (Institut national de jeunes sourds) n’accepte pas les diminutions de moyens orchestrées par le gouvernement. Il devait être fortement en grève le 22 mars.

L’Institut national de jeunes sourds, comme celui des jeunes aveugles, existe depuis la fin du 18e siècle, avec un encadrement spécialisé, essentiellement des professeurs pratiquant la langue des signes ou capables de coder, qui ont des petits effectifs d’élèves de huit par classe, permettant un suivi important.

À l’INJS de Paris, les élèves sont scolarisés sur place mais aussi, pour ceux qui le peuvent, au cas par cas, matière par matière, dans des classes d’établissements habituels, avec un suivi par les équipes de l’INJS (enseignants, traducteurs...) : un partenariat existe avec le collège-lycée Rodin, dans le 13e arrondissement, proche géographiquement de l’INJS.

Le ministre de l’Éducation Blanquer prévoit d’aller à marche forcée vers l’intégration complète de ces élèves handicapés dans des classes d’écoles, de collèges et de lycées pour 2022, sous couvert de bonnes intentions, en faveur d’une « école pleinement inclusive ». Mais, pour les élèves qui ne peuvent pas ou très mal entendre, ce n’est pas si simple. Le gouvernement veut surtout démanteler à terme les classes, pour transformer l’INJS en simple « centre ressource ». Déjà, pour 2018, la subvention de l’État à l’INJS baisse de 13 % sous prétexte d’augmenter l’allocation adulte handicapé, la filière lycée professionnel dentaire ferme à Paris comme à Chambéry, des élèves du primaire de Metz doivent aller en inclusion contre l’avis des enseignants...

Le personnel s’étant fortement mobilisé depuis deux ans contre la menace de transfert de leur tutelle aux Régions, l’État semble maintenant vouloir vider d’abord les instituts spécialisés de leurs élèves. Ensuite, les enseignants spécialisés deviendraient itinérants, chargés d’aller en nombre insuffisant dans les établissements non spécialisés, où il n’y aura pas non plus assez de salles.

Cela ne pourrait être qu’une dégradation importante pour la plupart des élèves sourds, ainsi bien moins suivis. Ce serait en même temps une dégradation pour le personnel, obligé en particulier de se déplacer et de changer sans arrêt de méthode. C’est ce que dénoncent les travailleurs de l’INJS.

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