Contre la politique gouvernementale : “C’est pas dans les salons qu’on obtiendra satisfaction !”21/03/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/03/p3_Manif_Fonct_publ_2017_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C270%2C5184%2C3186_crop_detail.jpg

Leur société

Contre la politique gouvernementale : “C’est pas dans les salons qu’on obtiendra satisfaction !”

Sept directions syndicales de la fonction publique ont appelé à une journée de grève le 22 mars, ainsi que des syndicats de cheminots et dans un certain nombre d’autres professions ont été lancés des appels à manifester. Malgré cela, les dirigeants syndicaux sont loin d’être en train de préparer la lutte nécessaire pour la défense du monde du travail contre la politique du gouvernement Macron.

Illustration - “C’est pas dans les salons qu’on obtiendra satisfaction !”

Les raisons de la grève du 22 dans la fonction publique sont légitimes : contre la précarité et les suppressions d’emplois prévues, contre le gel du point d’indice et la hausse de la CSG, contre le rétablissement du jour de carence. De même, les fédérations de retraités avaient toutes les raisons d’appeler ceux-ci à descendre dans la rue le 15 mars, tout comme les syndicats des Ehpad aussi le même jour pour les travailleurs du secteur. Les syndicats d’Air France appellent de leur côté à faire grève le 23 mars, pour des augmentations de salaire.

Mais, s’il est normal que des salariés se mobilisent sur leurs revendications et à leur rythme, il est en revanche condamnable que les directions syndicales ne cherchent pas à unifier ces luttes. Elles font, au contraire, tout pour les éparpiller et même séparer les cortèges quand des grèves ou des manifestations ont lieu le même jour.

Dans la même logique, aucune direction syndicale ne veut dénoncer, dans les attaques de Macron, l’offensive générale qu’elles constituent contre le droit des travailleurs. Ce ne sont pas des successions de mesures et de réformes, mais une seule et même politique consistant à s’en prendre de plus en plus aux travailleurs, pour que les actionnaires des grandes entreprises et des banques continuent à s’enrichir. Expliquer cela est indispensable pour que, face à ce qui est une seule et même offensive, les travailleurs se préparent à se défendre ensemble avec toutes leurs forces. Car les attaques ne vont pas cesser.

Si le gouvernement cherche à diviser les travailleurs pour mieux les vaincre, il serait vital que ceux qui se veulent des dirigeants fassent tout leur possible pour unifier la classe ouvrière, en commençant par éclairer les consciences.

Mais non, ce n’est pas l’objectif de directions syndicales qui ont abandonné depuis longtemps l’idée d’une lutte réelle contre le capitalisme, au nom d’une prétendue possibilité de dialoguer pour trouver avec le gouvernement des solutions concertées. Les dirigeants syndicaux se lamentent alors du manque de bonne volonté de celui-ci. Philippe Martinez s’est ainsi plaint, au nom de la CGT, que le gouvernement ne prenne pas « en compte les avis différents qui sont autour de la table ». « Sinon, c’est pas du dialogue, c’est pas de la concertation, c’est : Vous vous mettez au garde à vous et vous faites ce que je vous dis », a-t-il encore reproché, amer de ne pas être écouté. Comme si on pouvait s’attendre à autre chose de la part d’un gouvernement de combat au service du patronat.

Les dirigeants des grandes organisations syndicales ne cherchent pas, c’est le moins qu’on puisse dire, à aller vers l’indispensable unité des travailleurs dans l’action. Heureusement, les travailleurs peuvent la réaliser eux-mêmes dans la lutte, en s’appuyant sur leur force, leur nombre et leur conscience, pour combattre ceux qui s’engraissent de leur travail.

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