CHU de Rennes : un drame dû aux économies21/03/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/03/2590.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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CHU de Rennes : un drame dû aux économies

Lundi 12 mars, une malade de 60 ans a été retrouvée morte aux Urgences du CHU de Rennes.

Elle était arrivée une heure plus tôt, amenée par les pompiers pour des douleurs abdominales. Elle était sur un brancard dans un sas d’attente avant d’être examinée par un médecin. Ceux-ci étaient tous occupés. L’alerte a été donnée par des pompiers présents, quand ils se sont aperçus que la malade ne respirait plus. Mais il était trop tard.

Malheureusement, un tel drame n’a rien de surprenant, compte tenu de la saturation des services d’urgence. Un drame identique s’est produit le 6 mars au CHU de Reims. Ce n’est pas une coïncidence. Fermer des lits, économiser sur le personnel médical et non médical conduit à des catastrophes. Car les efforts fournis par le personnel, pour soigner au mieux les patients et limiter les risques, ne parviennent pas à compenser tous les dégâts occasionnés par les économies faites dans les hôpitaux. On ne peut pas assurer la sécurité des patients sans une importante présence humaine, et c’est encore plus vrai tant que le diagnostic n’a pas été posé.

La direction du CHU explique que ce lundi-là « on était en surchauffe » ; « s’il y avait eu moins de patients simultanément, cette femme aurait pu être prise en charge plus rapidement », ou encore : « Nous avons des problèmes de flux entre les patients qui arrivent aux Urgences et ceux que l’on doit hospitaliser. » En fait la saturation des Urgences est régulière, à Rennes comme ailleurs.

Tous les services d’urgence du pays sont engorgés. Rien que dans une centaine de services, le Samu urgences France a recensé 15 000 patients qui ont, sur les deux derniers mois, passé la nuit sur un brancard, faute de lits.

Pourtant, pour réaliser toujours plus d’économies, les restructurations se multiplient, avec fermetures de lits et réductions d’effectifs. Ce sont des économies criminelles.

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