En avant pour la manifestation du 22 mars07/03/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/03/2588.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

avec les cheminots

En avant pour la manifestation du 22 mars

Dans la région de Lyon

Dans tous les services, les discussions sur le rapport Spinetta sont spontanées, y compris dans le milieu des cadres et de la maîtrise. Dans les bureaux de la SNCF ou du Fret, dans les gares ou au triage de Sibelin, les inscriptions pour aller à la manifestation du 22 mars sont plus importantes que lors des dernières mobilisations.

Beaucoup de cheminots sont é cœurés par la propagande du gouvernement qui les présente comme des privilégiés, alors que les salaires sont bloqués depuis des années, que leurs horaires de travail sont difficiles et que les contrats moins favorables, en CDD, intérim ou alternance, sont de plus en plus nombreux.

Dans les services comportant beaucoup de sous-traitants, dans l’informatique ou à la tour Oxygène, remplie de bureaux SNCF, les prestataires se sentent du côté des cheminots et lisent les tracts distribués, alors qu’habituellement la coupure est grande entre les différentes catégories de salariés.

Enfin, aux gares de la Part-Dieu ou de Perrache, les travailleurs des entreprises privées qui y interviennent voient souvent d’un bon œil la mobilisation des cheminots, sentant que, derrière eux, tous sont menacés. De même, les usagers sont loin d’être tous hostiles aux cheminots. Certaines lignes de TER sont régulièrement perturbées par l’absence de machines ou le manque de conducteurs de train. La politique d’économies annoncée par le gouvernement va aggraver cette situation et les salariés qui utilisent le train tous les jours le savent bien.

À Nantes

Alors que personne ne parlait de la manifestation du 8 février, annulée à cause des intempéries, la mobilisation du 22 mars est devenue du jour au lendemain le sujet de conversation numéro un.

Du côté des conducteurs, même si les conséquences des attaques sont admises par tous, seuls quelques militants et des groupes de jeunes embauchés sont prêts à aller manifester à Paris. Il faut dire que le fait que la CGT ne les appelle pas à faire grève contribue pour le moment à tiédir l’ambiance.

Par contre, en gare et aux ateliers de maintenance, ce sont les cheminots qui se convainquent entre eux d’y aller en groupe, avant même de rencontrer les militants de la CGT qui organisent depuis plusieurs semaines déjà de nombreuses tournées de chantiers.

Le nombre d’inscrits pour participer à la manifestation à Paris ne cesse d’augmenter. Il y a quelques jours, à Nantes, c’est deux cents cheminots, syndiqués ou non, qui s’apprêtaient à manifester. La préparation de la manifestation va de l’avant.

À Paris – gare du Nord

Dès que les médias, par erreur, ont annoncé que la CGT appelait à la grè ve le 22 mars, beaucoup se sont emparés de cette date. Les discussions ont été incessantes. Bien des cheminots n’auraient pas compris qu’il n’y ait pas de préavis dé posé par ailleurs, ce jour-là.

Le sentiment des agents est que cette journée va être une forte journée de grève, à la hauteur de l’attaque du gouvernement. Certains jeunes, pour lesquels ce sera la première grève, ont même dit que leurs parents leur disaient que, si celle-ci devait durer un mois, ils avaient intérêt à la faire jusqu’au bout ! Les parents, salarié s ou retraités d’autres entreprises, sentent également que ce sont tous les travailleurs qui sont visés.

Les grèves de 1995 sont dans toutes les têtes, alors que la plupart des cheminots étaient au collè ge à cette époque-là. Ils savent que c’est un mouvement de longue durée qu’il faut préparer. Cela fait une ambiance particulière en gare, bien différente de celle des grèves précédentes.

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