PSA – Saint-Ouen : débrayage contre une menace de sanction28/02/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/03/2587.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA – Saint-Ouen : débrayage contre une menace de sanction

En décembre dernier, à l’usine PSA de Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis, un accident sur une machine à laver les pièces avait failli coûter la vie à un ouvrier. Deux mois après, la direction n’a rien trouvé de mieux que de le convoquer à ce sujet pour un entretien préalable avant sanction ! C’en était trop pour les travailleurs de son équipe, qui ont débrayé pour l’accompagner à cet entretien.

La machine à laver les pièces comporte une plateforme qui lève et descend les bacs de pièces. C’est cette plate-forme, de plusieurs centaines de kilos à vide, qui est tombée alors que l’ouvrier travaillait en dessous. Il s’en est bien tiré, avec un simple hématome dans le dos, mais l’accident aurait pu être bien plus grave, voire mortel, s’il avait été plus corpulent.

Jeudi 22 février, la direction l’a convoqué pour entretien préalable avant sanction, attendant le dernier jour du délai légal pour envoyer cette convocation. Il lui serait reproché de ne pas avoir respecté une procédure… procédure que personne ne connaît dans l’usine ! Et, en plus, sur une machine qui ne cesse de poser des problèmes depuis qu’elle a été installée.

Pour les travailleurs de son équipe, il n’était pas question d’accepter une telle injustice. Une quarantaine de travailleurs, c’est-à-dire la moitié de l’équipe, ont donc décidé de débrayer pour l’accompagner à son entretien. Ils sont restés à une trentaine après les trois quarts d’heure d’entretien, prenant le représentant de la direction à partie et réclamant qu’il n’y ait pas de sanction et que la direction paye le débrayage. Tous disaient que, si leur camarade avait une sanction, alors son chef d’équipe devrait avoir double sanction, et son chef d’atelier triple sanction !

Ce débrayage était l’occasion de contester la politique de répression que mène la direction contre tous les travailleurs victimes d’accidents du travail. Dans un contexte où l’annonce de la fermeture prochaine de l’usine suscite colère et appréhension, il pourrait être aussi un encouragement pour résister aux plans de la direction.

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