Renault : les travailleurs créent les richesses… les actionnaires empochent21/02/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/02/p13_Carlos_Ghosn_Lupo_OK_resultat.jpg.420x236_q85_box-0%2C173%2C450%2C427_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault : les travailleurs créent les richesses… les actionnaires empochent

« 2017 a été une nouvelle année record pour le groupe Renault », a déclaré vendredi 16 février le PDG de Renault, Carlos Ghosn, en présentant les résultats financiers. Le groupe Renault, avec Nissan, a fait un bénéfice net de 5,2 milliards d’euros en 2017, à comparer aux 3,5 milliards d’euros de 2016.

Illustration - les travailleurs créent les richesses…  les actionnaires empochent

Ces richesses sont créées par des dizaines de milliers de travailleurs dans le monde, dont le nombre diminue en même temps que les profits augmentent.

Dans les usines du seul groupe Renault, les directions ont sabré dans les effectifs : en Russie par exemple, l’usine Avtovaz de Togliatti comptait en 2008 plus de 100 000 travailleurs. Ils ne sont plus que 46 000 à l’heure actuelle, et Renault voudrait arriver à 30 000.

C’est une véritable régression des conditions de travail pour tous les travailleurs du groupe, dans les sites de production et les bureaux d’études. Le nombre d’embauches est largement inférieur à celui des emplois supprimés : en France, entre 2013 et 2016, plus de 8 000 emplois l’ont été. Renault a augmenté les cadences et accentué la flexibilité. Les licenciements et les ruptures conventionnelles augmentent. Le recours aux prestataires et à l’emploi précaire est constant : rien qu’en France, on compte 9 000 intérimaires, qui sont majoritaires sur les chaînes de montage.

Le jour de l’annonce des bénéfices, Renault annonçait aussi la prime d’intéressement qui sera versée en mars et qui, elle, ne bat pas de record. Même en légère augmentation, elle est inférieure à celle de 2016 qui bénéficiait d’un bonus exceptionnel. Et surtout, comme toujours, les travailleurs intérimaires et prestataires n’y ont pas droit.

De toute façon, la prime ne remplace pas une vraie augmentation des salaires. Or, de ce côté, c’est le niveau zéro depuis 2013. Cette année, la direction de Renault a annoncé 1 % d’augmentation générale. En revanche, les actionnaires ne sont pas oubliés : le dividende passe de 3,15 euros par action en 2016 à 3,55 euros en 2017. Soit une augmentation de 12 %.

La semaine de l’annonce des résultats, des travailleurs ont protesté par des arrêts de travail contre cette politique. Les milliards d’euros ont été créés par les travailleurs, il n’y a pas de raison qu’une poignée d’actionnaires accaparent ainsi le fruit de leur travail.

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