L’assassinat de Maurice Audin : un crime de l’État français21/02/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/02/2586.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L’assassinat de Maurice Audin : un crime de l’État français

L’affaire Maurice Audin, du nom de ce jeune professeur de mathématiques communiste assassiné par les parachutistes durant la guerre d’Algérie en 1957, refait surface pour deux raisons.

En effet le mathématicien et député macroniste Villani, devenu solidaire d’Audin, dit-il, au départ par complicité de mathématicien, assure que le président de la République réfléchit et devrait reconnaître qu’il a bien été exécuté par l’armée française. D’autre part un ancien appelé durant la guerre d’Algérie s’est confié au journal L’Humanité en disant qu’il avait participé à l’enterrement clandestin d’un cadavre, dont il suppose qu’il s’agissait de celui de Maurice Audin.

Soixante et un ans ont passé depuis la disparition de celui-ci. Arrêté par des parachutistes au cours de la bataille d’Alger, on ne l’a plus jamais revu, ni vivant ni mort. Il a très probablement été assassiné après avoir été torturé, comme c’était fréquemment le cas. Des milliers d’Algériens sont morts de cette façon, et aussi quelques Français, très souvent des militants communistes.

S’agissant d’un Français dans le cas d’Audin, l’armée a donné une « explication ». Il se serait enfui et aurait ensuite disparu, ce qui est invraisemblable : on ne s’enfuyait pas comme cela des centres de torture de l’armée française. En fait personne ne doute qu’Audin a été assassiné.

Voilà soixante ans que l’armée détient les documents concernant Audin et qu’elle les garde au secret. Aucun président, qu’il soit de droite ou de gauche, Hollande comme les autres, n’a voulu imposer aux sommets de l’armée de dire ce qu’elle sait. Mais les années passent et les protagonistes de cette tragédie seront bientôt tous morts. Il n’est donc pas impossible que le voile finisse par être levé.

Quant à juger, même longtemps après, les responsables des tortures et des assassinats, c’est toujours hors de question.

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