Gaza : victime des bombardements et du blocus israéliens

21 Février 2018

Samedi 17 février, après que quatre de ses soldats ont été blessés par l’explosion d’un engin piégé, l’armée israélienne a lancé plusieurs raids aériens sur la bande de Gaza, faisant deux victimes parmi les Palestiniens.

Cela fait dix ans que les deux millions d’habitants de la bande de Gaza sont soumis à un blocus de la part d’Israël. Entièrement enclavé, ce territoire dépend pour sa survie de l’aide internationale, dont l’acheminement dépend du bon vouloir des autorités israéliennes. Celles-ci ont décidé il y a quelques mois de réduire d’un tiers l’électricité fournie à Gaza, condamnant ses habitants à ne disposer que de deux à quatre heures d’électricité par jour.

Depuis longtemps, l’économie est quasiment à l’arrêt et le taux de chômage dépasse les 50 %. Mais la situation s’est encore aggravée avec la décision des États-Unis, intervenue en janvier, de geler 65 millions de dollars sur le budget annuel de l’Unrwa, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient. En fait, c’est l’existence même de cette organisation que les dirigeants américains ont menacé de remettre en cause, se servant de ce chantage pour ramener l’Autorité palestinienne à la table des négociations.

Les conséquences de ce jeu diplomatique cynique sont dramatiques pour les Palestiniens de Gaza. « Du fait de la pénurie d’un grand nombre de médicaments essentiels et de carburant pour les groupes électrogènes des hôpitaux, la survie à très court terme de plus de 1 700 malades de l’enclave est menacée », a déclaré le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le territoire palestinien, dans une interview à Amira Hass du journal israélien Haaretz. Fin janvier, quelque 40 % des 516 produits constituant la liste des médicaments essentiels de l’OMS étaient introuvables à Gaza, que ce soit dans le secteur public ou le secteur privé. Selon un responsable de l’Unrwa, l’aide alimentaire permettant à plus d’un million de Gazaouis de survivre n’est assurée que jusqu’au mois de juin.

Il y a deux semaines, le chef d’état-major de l’armée israélienne avait reconnu lui-même dans une déclaration publique que la bande de Gaza était menacée d’un effondrement total et que les risques d’affrontements militaires s’en trouvaient accrus. Pour autant, ni les dirigeants israéliens, ni ceux des États-Unis n’ont changé quoi que ce soit à leur politique criminelle qui condamne à la mort lente les habitants de Gaza.

Inès Rabah