États-Unis : Infrastructures en décrépitude21/02/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/02/2586.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Infrastructures en décrépitude

Donald Trump vient d’annoncer un plan d’investissements massifs pour rénover les infrastructures défaillantes aux États-Unis. En effet, les routes, ponts, tunnels, réseaux, voies ferrées et aéroports du pays en ont grand besoin.

À titre d’exemple, les nids-de-poule sur les routes du New Jersey, situé sur la côte est entre les métropoles de New York et de Philadelphie, occasionnent en moyenne 667 dollars de réparations par an et par automobiliste. Un tiers des 6 730 ponts et tunnels de cet État est classé obsolète. Chaque jour, de très nombreux travailleurs empruntent ceux qui franchissent le fleuve Hudson pour se rendre à leur travail à Manhattan. Ceux qui le font en train ont subi un retard majeur tous les deux jours en moyenne en 2016. Construits en seulement six ans il y a plus d’un siècle, ces tunnels ferroviaires n’ont toujours pas été réparés depuis que l’ouragan Sandy les a en partie inondés en 2012, détériorant encore plus les installations électriques, l’écoulement des eaux et les murs en béton.

Depuis que le pont autoroutier de Minneapolis s’est effondré en 2007, tuant 13 automobilistes et en blessant 145, la question de la réparation des infrastructures vieillissantes du pays est posée publiquement. Bien que cela soit nécessaire, non seulement pour la vie quotidienne de la population mais même pour les affaires du patronat, jusqu’à présent rien de sérieux n’a été fait. Dans le pays le plus riche du monde, l’argent coule à flot dans les poches des actionnaires des grandes entreprises, des banques. Il se déverse dans la spéculation boursière, mais il manque pour simplement entretenir les routes.

Pour faire face à ces besoins, l’administration Trump a concocté un plan de 1 500 milliards de dollars sur dix ans. Mais en fait seuls 200 milliards devraient provenir du budget fédéral, devant inciter les villes et les États américains, et plus encore le secteur privé, à apporter le complément. Les États sont ainsi incités à augmenter les taxes locales, notamment sur les carburants.

Chaque projet devra trouver son financement. Il y a tout à parier que la réfection d’une route desservant une banlieue huppée ou un golf de luxe, où un péage pourra être mis en place, attirera bien plus les capitaux à la recherche de rentabilité que la rénovation des canalisations d’eau défectueuses d’une ville ouvrière comme Flint, au Michigan, qui ont pourtant intoxiqué récemment des milliers d’enfants au plomb.

L’investissement à long terme dans des infrastructures publiques servant à la population, pour un capitaliste, c’est de l’argent perdu.

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